Un centre national pour les victimes de violences devrait être créé

Un centre national pour les victimes de violences devrait être créé
Un centre national pour les victimes de violences devrait être créé

1.057 contre 938 en 2022. La barre des 1.000 interventions policières pour des faits de violences conjugales réalisées par la police grand-ducale a donc été dépassée en 2023. Cela correspond à une augmentation de 7,5%. Un triste record, alors que le nombre d’expulsions de domicile reste stable, avec 246 cas annuels.

Yuriko Backes (DP), ministre de l’Égalité des genres et de la Diversité, reconnaît clairement que « la violence domestique est une réalité au Luxembourg ». Si l’exercice de présentation de ce rapport réalisé par le Comité de coopération entre professionnels dans le domaine de la lutte contre les violences est une première pour la ministre, elle a néanmoins tenu à préciser d’emblée qu’elle a rencontré « les différents acteurs de terrain impliqués ». dans la chaîne d’intervention en matière de violence domestique ».

Deux projets phares pour lutter contre les violences domestiques

Les membres du Comité ont également été consultés, dans cette synthèse réalisée dans le but de « renforcer [une] approche globale et en travaillant avec toutes les personnes concernées, à savoir les victimes, les auteurs et les témoins dans toute leur diversité, pour garantir un impact durable de l’aide. Car ces violences concernent les femmes et les hommes, mais aussi les enfants, souvent pris dans cette spirale vicieuse.

Yuriko Backes est également convaincue que « la protection des victimes, la responsabilisation et la punition des auteurs ainsi que l’information et la prévention doivent se renforcer mutuellement ». Dans cette optique, le ministère de l’Égalité des genres et de la Diversité prépare déjà la mise en œuvre de deux nouveaux projets phares, mentionnés dans l’accord de coalition gouvernementale CSV-DP.

L’annonce la plus significative reste sans doute la création d’un centre national pour les victimes de violences axé sur l’accueil et l’accompagnement. Il sera ouvert 24h/24 et proposera une assistance globale. Pour optimiser au mieux ce projet vertueux, mis en place pour contribuer à « briser et sortir du cycle de la violence », un questionnaire a été distribué à 120 acteurs impliqués dans la thématique.

La seule chose qui pourrait ternir ce projet reste le manque de psychologues souvent constaté pour d’autres problématiques, comme les problèmes de santé mentale des jeunes ou encore les problèmes d’addiction. D’autant que le SAVVD, le service gratuit d’aide aux victimes de violences conjugales, a enregistré une nette diminution des consultations psychologiques en 2023 sur une période de six mois, justement en raison de l’absence de psychologues disponibles.

Par ailleurs, une adaptation de la loi modifiée du 8 septembre 2003 sur les violences domestiques par l’introduction d’un accompagnement et surtout d’un suivi qui deviendra obligatoire pour les auteurs de violences par le service du Riicht Eraus est également en préparation. « Il est essentiel de demander des comptes aux auteurs de ces actes et de les punir, car l’équation est simple : moins d’auteurs de crimes signifie moins de victimes. »

Enfin, plus généralement, l’élaboration d’un premier plan national « Violences basées sur le genre » est mise sur la table, comme le recommande le GREVIO qui a rendu compte de la situation au Luxembourg en juillet 2023.

Les recommandations du GREVIO seront prises en compte

Pour rappel, le GREVIO est un corps d’experts indépendants chargé de veiller à la mise en œuvre de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique par les pays signataires.

Dans ses observations, l’organisme est revenu sur les chiffres et statistiques présentés chaque année au Grand-Duché, concluant que l’on ne peut, malgré la base substantielle des chiffres, établir avec certitude combien de femmes et d’enfants sont victimes et combien d’hommes sont auteurs de violences. violence.

Nous parlons toujours des femmes victimes mais pas des hommes, alors que la Convention d’Istanbul reconnaît que la violence peut également concerner les hommes en tant que victimes.

Isabelle Schröder

Ministère de l’Égalité des genres et de la Diversité

Cependant, la convention exige la collecte de statistiques fiables sur la violence à l’égard des femmes. Le GREVIO reproche donc au Luxembourg l’absence de statistiques sur les différentes formes de violence, telles que les violences économiques, psychologiques, sexuelles, le harcèlement, etc.

Le plus gros problème reste le nombre de femmes auteurs de violences. Le Grand-Duché est le seul pays à mentionner ces données dans son rapport annuel et le GREVIO considère que cela démontre un problème dans la manière de collecter les données. D’autant que ces femmes auteurs de violences se trouvent être elles-mêmes… victimes de violences.

Certaines exceptions spécifiques au Grand-Duché seront maintenues

Yuriko Backes assure que les choses se passeront différemment à l’avenir et que les recommandations du GREVIO serviront de bases concrètes. L’occasion pour le ministre d’ajouter que les députés, qui ont découvert le rapport le 25 juin à la Chambre, avaient également formulé des questions allant dans ce sens.

Isabelle Schroeder, la présidente du Comité, a toutefois rappelé que le Luxembourg avait indiqué au Conseil de l’Europe qu’il appliquerait la Convention d’Istanbul non seulement pour les femmes et les filles, mais aussi pour les hommes et les garçons. . «Le fait qu’il y ait des victimes masculines est peu discuté, notamment au niveau européen. Nous parlons toujours des femmes victimes mais pas des hommes, alors que la Convention d’Istanbul reconnaît que la violence peut également concerner les hommes en tant que victimes.

Des évolutions sont donc prévues, mais pas forcément un renoncement à la collecte de données visibles nulle part ailleurs.

 
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