Israël scandalisé par les mandats d’arrêt de la CPI contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant

Israël scandalisé par les mandats d’arrêt de la CPI contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant
Israël scandalisé par les mandats d’arrêt de la CPI contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant

« Une journée sombre. » L’expression a été utilisée par l’ensemble du spectre politique israélien pour commenter l’émission historique de mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant par la CPI, jeudi 21 novembre. Le sujet de leur indignation varie cependant selon leur couleur politique.

A droite de l’échiquier, et chez les partisans de Benjamin Netanyahu, le jour est sombre pour “à la justice” et pour “humanité”selon les mots d’Isaac Herzog. Le président israélien a dénoncé « Décision scandaleuse » OMS « transforme la justice universelle en risée universelle ». Outré, Benyamin Netanyahu a repris l’argument de « décision antisémite » en se comparant au capitaine Alfred Dreyfus, accusé à tort de trahison parce qu’il était juif. « En accusant à tort la seule démocratie du Moyen-Orient, les juges enlèvent à toutes les démocraties le droit de se défendre contre les terroristes et les tyrans. » a ajouté le Premier ministre dans une vidéo en anglais.

«Cécité morale»

Cette décision « met sur le même plan l’État d’Israël et les dirigeants meurtriers du Hamas »a dénoncé, de son côté, X Yoav Gallant, ancien ministre de la Défense. Un mandat d’arrêt a également été émis contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas et seul dirigeant palestinien visé par cette procédure dont la mort n’a pas été confirmée.

Ce ton scandalisé a été unanimement repris par les hommes politiques israéliens, même par ceux qui dirigent les partis d’opposition. “Une décision honteuse”, décrit Yaïr Golan, chef du parti travailliste, « cécité morale »déplore Benny Gantz, ministre qui a démissionné du cabinet de guerre en juin dernier. “Ces mandats d’arrêt récompensent le terrorisme” fustige Yaïr Lapid, chef du parti centriste Yesh Atid.

La force des réactions est à la hauteur de la décision de la CPI, dont Israël n’est pas membre : c’est la première fois qu’elle émet des mandats d’arrêt contre les dirigeants d’un pays démocratique. Après six mois d’enquête et de résistance aux pressions politiques, la chambre préliminaire a conclu que Benyamin Netanyahu et Yoav Gallant portaient chacun le « responsabilité pénale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité » commis à Gaza depuis le 8 octobre 2023. Concrètement, les deux hommes pourraient être arrêtés s’ils voyageaient sur le territoire des 124 pays membres de la CPI.

« Les mandats d’arrêt ne feront pas bouger la plupart des Israéliens »

Dans ce qui reste de la gauche israélienne, incarnée principalement par des mouvements de la société civile, le jour est surtout sombre « pour Israël »et c’est la faute du Premier ministre : « Sous la direction de Netanyahu, Israël est devenu un État paria. C’est un moment difficile, tant pour notre histoire que pour notre peuple et notre nation », regrette l’ONG Peace Now, l’une des plus grandes organisations de promotion de la paix en Israël, qui appelle à la démission du Premier ministre.

« Ce qui est horrible, c’est que les mandats d’arrêt ne toucheront pas la plupart des Israéliens, parce qu’ils s’en moquent. déplore Michael Sfard, avocat israélien spécialisé dans les droits de l’homme. L’incitation généralisée au génocide, à l’expulsion et à l’anéantissement de Gaza est restée impunie et a trouvé sa place dans le cœur des gens. Nous sommes devenus une nation où nombreux sont ceux qui applaudissent à de tels crimes et en appellent à davantage. »

 
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