Pour les Français, il y a peu de suspense sur le nom du vainqueur des élections législatives : une nette majorité prédit la victoire du RN, selon un sondage Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale, publié ce mardi. 56% des personnes interrogées voient la formation de Marine Le Pen et Jordan Bardella gagnante, contre seulement 24% du Nouveau Front populaire et 18% de la majorité présidentielle.
Les Français ne souhaitent pas particulièrement cette victoire annoncée du RN : seuls 28% d’entre eux seraient contents de l’arrivée de Jordan Bardella à Matignon, estimant que ce serait « une bonne chose car ils veulent la victoire électorale de ce parti ou du défaite des autres partis. Beaucoup plus de personnes (42 %) pensent que ce serait une mauvaise chose.
La diabolisation réussie du RN se lit sur une catégorie de Français : ceux qui ne souhaitent ni ne craignent son arrivée au pouvoir.
Les Français ni pour ni contre
«Mais désormais, la diabolisation réussie du RN s’observe chez une troisième catégorie de Français : ceux qui, finalement, ne souhaitent ni ne craignent son arrivée au pouvoir. Ces derniers sont aussi nombreux (29 %) que ceux qui aspirent à une gouvernance RN », explique Gaël Sliman, président d’Odoxa. « Ce sont eux qui, finalement, sans vraiment le vouloir, s’apprêtent à les laisser accéder au pouvoir. Si on les ajoute aux 28% de sympathisants du RN, nous avons aujourd’hui en France 57% de nos concitoyens enfin prêts à ce que l’extrême droite arrive au pouvoir en France pour la première fois sous la Ve République. souligne-t-il.
Le « vote de bloc » n’existe plus vraiment
Alors qu’il avait été massif en 2002, puis encore très présent en 2017, le « vote blocus » contre l’extrême droite n’existe plus vraiment, même pour ceux qui n’aiment pas le RN. Désormais, il joue même moins contre ce parti que contre les deux autres grandes forces rivales. Ainsi, la part des Français qui envisagent, au-delà des autres motifs de leur vote, de voter pour « bloquer le RN » (41 %) est moins importante que la part de ceux qui envisagent de « bloquer » le Nouveau Front populaire. (47%) ou la majorité présidentielle (44%). Les partisans de la Renaissance sont par exemple plus nombreux à envisager de « bloquer » le NFP que le RN (71 % contre 65 %).
Enquête réalisée les 19 et 20 juin, auprès d’un échantillon de 1 002 personnes.
