Invité en direct Tic du streamer Naskid cette semaine, DJ Snake a révélé que les services de l’Élysée avaient contacté son manager et lui avaient demandé en mai de supprimer un tweet dans lequel il dénonçait l’hypocrisie du président de la République, Emmanuel Macron, faussement ému par le sort. des Palestiniens après les bombardements de Rafah : « Je ne suis qu’un DJ. Normalement, ce n’est pas mon métier d’appeler Emmanuel Macron sur Twitter, et je me retrouve dans une situation délicate, et l’Élysée appelle ma direction en disant « ouais… il peut supprimer le tweet » ».
Connu mondialement pour sa musique, DJ Snake n’a cessé d’exprimer son soutien au peuple palestinien et de dénoncer le génocide en cours. Dès le 16 octobre 2023, il appelait à la fin du génocide à Gaza. En novembre 2023 à Denver, il scandait en concert « Vive la Palestine ! « . En mai 2024, le DJ aux 1,8 million de followers interpellait directement le président de la République sur X lui demandant : « A combien de morts civils parle-t-on de génocide ? ».
Le 27 mai 2024, Emmanuel Macron se disait « indigné par les frappes israéliennes qui ont fait de nombreuses victimes parmi les déplacés de Rafah » et a appelé Israël à « cesser » toute opération militaire parce que « il n’y a pas de zones de sécurité à Rafah « . Des déclarations très éloignées de la véritable politique du président qui n’a cessé de soutenir activement Israël. Si le président verse des larmes de crocodile sur le sort des Palestiniens massacrés par l’armée israélienne, la France est complice de ces massacres.
Elle fournit en effet des munitions à Israël mais aussi des composants pour les drones qu’Israël utilise à Gaza.
Que l’Élysée se soit empressée de contacter l’artiste pour qu’il supprime son tweet n’est pas surprenant : sa question est très simple et elle jette une lumière crue sur l’hypocrisie du président de la République. Suite à ces déclarations, l’Élysée a reconnu avoir eu « des contacts » avec le musicien le tout sans reconnaître qu’il lui avait demandé de supprimer le post.
Un signe de plus de la fragilité de la légitimation occidentale du génocide à Gaza. Que les institutions de l’ordre international dirigées par les impérialistes eux-mêmes en viennent à dénoncer le génocide en cours, comme le récent rapport de l’ONU qui reconnaît le caractère génocidaire des pratiques de guerre d’Israël ou la CPI qui vient de délivrer des mandats d’arrêt ce jeudi, démontrer les difficultés croissantes Les puissances occidentales peinent à justifier les crimes de guerre israéliens.
Emmanuel Macron continue cependant de tenir son récit et de dérouler le tapis rouge à Israël, comme il l’a fait il y a quelques jours seulement, lors du match de football organisé au Stade de France. De même, la répression contre le soutien à la Palestine ne faiblit pas. Le ministre de l’Enseignement supérieur a ainsi lancé une véritable chasse aux sorcières contre les étudiants mobilisés.
Alors que l’offensive de Tsahal ne faiblit pas et que le génocide se poursuit inexorablement, il apparaît de plus en plus nécessaire de souligner le soutien complice des puissances impérialistes, dont l’État français, au génocide à Gaza et de se mobiliser pour briser le soutien occidental aux guerres israéliennes ;