L’Australie demande à ses habitants d’enregistrer… leurs pets. Quel est l’intérêt de ce projet scientifique ?

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Publié le 21/11/2024 à 17h23
mis à jour sur 21/11/2024 à 17h23

Conférence 3 min.



Pauline Guillouche (gastro-entérologue)

Les Australiens sont désormais invités à déclarer et détailler leurs pets sur une application. L’annonce est vraie et émane de l’agence scientifique nationale. L’objectif : mieux comprendre la santé intestinale des résidents. La santé est-elle définie dans nos gaz ? La Dre Pauline Guillouche, gastro-entérologue, a accepté de répondre à cette question.

Une annonce qui va faire du bruit ! En 2021, selon une étude, 60 % des Australiens se plaignaient de souffrir de « flatulences excessives ». Une information qui n’est pas passée inaperçue et qui a interpellé le CSIRO, l’agence scientifique nationale australienne. Pour mieux comprendre la santé des habitants, ils viennent de demander aux citoyens de 14 ans et plus de suivre leurs pets pendant trois jours sur l’application Tracez votre pet.

Un petit pet pour l’homme, un grand pas pour la science ?

Sur l’application, pas de tabou. Les participants sont invités à indiquer à chaque fois qu’ils émettent un gaz, l’heure de la journée, mais aussi toutes les caractéristiques qui caractérisent leurs « vents » : le volume sonore (silencieux à assourdissant), la durée (brève jusqu’à l’éternité), la puanteur (depuis inodore). à toxique), la durée de l’odeur (fugitive à perpétuelle) et la détectabilité (discrète à flagrante).

Pour des données encore plus précises, vous devez bien entendu renseigner votre âge, votre sexe et votre alimentation. Le tout devrait offrir un joli panorama gazeux de la population australienne. “La qualité de la recherche dépend de la qualité de nos données, et nous souhaitons collaborer avec autant de membres de notre communauté australienne diversifiée que possible pour stimuler l’innovation dans la recherche sur la santé et le bien-être et obtenir des résultats significatifs. » a déclaré le Dr Emily Brindal, chef de projet et spécialiste du comportement au CSIRO.

Nous comptons sur le public pour partager ses expériences avec nous dans le cadre de nos recherches sur la santé et le bien-être, mais nous voulons également savoir quelles recherches la communauté souhaite que nous fassions. Il s’agit de rester réaliste et pertinent, mais pourquoi ne pas s’amuser aussi ? »

Votre essence ne vous dit pas si vous êtes en forme !

Mais nos gaz peuvent-ils en dire long sur notre santé ? Doctissimo a posé la question au Dr Pauline Guillouche, gastro-entérologue et membre de notre comité d’experts, qui n’a pas été convaincue par l’initiative australienne.

« En réalité, il n’y a pas de réelle normalité et donc d’anomalie dans les gaz que nous émettons. Au quotidien, on parle d’une moyenne de 13 à 15 pets par jour et par personne, mais cela peut se faire plus ou moins sans problème. De toute façon en , les médecins ne feront aucune attention au son (qui n’est qu’une vibration de l’anus), ni à la durée d’émission, ni même à l’odeur. Même si les patients viennent effectivement consulter pour cette raison.»

L’odeur, aussi nauséabonde soit-elle, n’est pas le signe d’une maladie ou d’un problème, mais la simple conséquence de ce que nous mangeons : «Il faut rappeler dans ce cas que nos pets sont composés à plus de 95% de gaz inodores et que c’est une toute petite partie, environ 1%, qui est un composé soufré, responsable de la mauvaise odeur. Bref, plus nous consommons d’aliments riches en composés soufrés ou en protéines, qu’il s’agisse de choux, les légumineusesou de viande rouge, plus nous aurons des gaz odorants.

Les deux cas qui devraient vous obliger à consulter

Si les gaz en eux-mêmes ne sont pas un signe d’inquiétude, notre expert révèle tout de même deux raisons qui devraient vous faire consulter, concernant ces flatulences :

« Plus que sur le gaz lui-même, on s’intéressera davantage à la sensation de ballonnement, quand les gens ont au contraire du mal à se soulager. Lorsqu’il y a une distension abdominale, cela peut être le signe de certaines maladies, à commencer par la simple constipation« .

L’autre trouble qui devrait vous inviter à consulter, c’est lorsqu’au contraire vous êtes incapable de retenir le moindre gaz. “C’est le premier signe de incontinence analequi ne concerne pas que les selles”, Pauline Guillouche nous le raconte. “Si vous ne parvenez pas à contrôler vos gaz, cela devrait inciter à une consultation, voire à une rééducation. Alors surveillez vos arrières !



Tout ce qui provoque des gaz (pas seulement la nourriture)


Diapositive : Tout ce qui provoque des gaz (pas seulement la nourriture)

 
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