C’est un pas de plus vers l’internationalisation du conflit en Ukraine. Après l’arrivée des troupes nord-coréennes en renfort des soldats russes, l’autorisation donnée par les États-Unis de frapper le territoire russe avec des missiles à longue portée fournis par Washington, l’Ukraine a procédé, le 20 novembre, à son premier tir de douze missiles britanniques Storm Shadow sur le village russe de Marino, dans la région de Koursk. Cette opération intervient deux jours après une salve similaire de huit missiles américains ATACMS visant l’arsenal russe au centre logistique numéro 1046 près de Karachev, dans la région de Briansk, frontalière avec l’Ukraine.
Le gouvernement britannique maintient une ligne belliciste
Le Royaume-Uni, qui n’a pas confirmé l’utilisation de ses appareils, a cependant suggéré un tournant dans la relation avec l’Ukraine par la voix de son ministre de la Défense, John Healey, qui s’est entretenu mardi avec son homologue ukrainien Rustem Umerov : « Au cours des dernières semaines, nous avons assisté à un changement significatif dans l’action et le discours à l’égard de l’Ukraine, et l’action de l’Ukraine sur le champ de bataille parle d’elle-même. ».
Le changement d’administration à Londres en juillet et la victoire des travaillistes n’ont donc pas ébranlé la détermination guerrière du pays. En 2023, toujours dirigé par les Conservateurs, le Royaume-Uni prend la tête avec les Pays-Bas dans une « coalition internationale » visant à faire pression sur les États-Unis et l’Europe pour qu’ils envoient des avions de combat F-16 en Ukraine.
La France n’est pas en reste. Depuis Bruxelles, où il a participé le 18 novembre à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a confirmé que l’utilisation par l’Ukraine de missiles longue portée SCALP EG français “C’était une option” que Paris a pris en considération.
«Nous fournirons à nouveau des missiles Mistral. Et pour permettre à l’Ukraine de mener des frappes derrière la ligne de front, j’ai signé ces derniers jours un nouveau transfert d’une dizaine de missiles SCALP.»» livrait déjà le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, au Journal du Dimanche, le 10 novembre.
Un lancement de missile balistique intercontinental
Enfin, ce 21 novembre, pour la première fois depuis le lancement de l’invasion russe en 2022, la Russie aurait tiré un missile balistique intercontinental (ICBM) en Ukraine, selon Kiev. C’est pourtant ” évident “ que l’arme ne contenait pas de charge nucléaire, a indiqué à l’AFP une Source militaire ukrainienne.
Des allégations sur lesquelles le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, n’a pas souhaité commenter. Si elle était confirmée, cette frappe servirait d’avertissement sur les capacités russes et sa détermination politique, quelques jours après que le président Poutine a signé un décret élargissant les possibilités d’utilisation de l’arme nucléaire.
Cette accélération sur le front répond à l’objectif de maintenir les positions ukrainiennes prises en août sur le territoire russe en vue de négociations. Le président élu Donald Trump n’a pas caché sa volonté de parvenir à une résolution rapide du conflit. Il y a deux jours, son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, confirmait que l’année 2025 serait décisive. Selon lui, Moscou n’aura pas de « véritable motivation à engager des négociations significatives sans tirs dans ses dépôts de munitions sur le territoire russe (…), sans destruction des bases aériennes russes, sans perte de ses capacités de production de missiles et de drones et sans que ses avoirs soient confisqués ».
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