« Il est urgent de trouver des moyens de s’apaiser »

« Il est urgent de trouver des moyens de s’apaiser »
« Il est urgent de trouver des moyens de s’apaiser »

De nouveau candidate dans sa circonscription, la présidente sortante de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet évoque la dissolution et sa conséquence immédiate : la fin brutale du mandat de tous les députés, au lendemain de l’annonce d’Emmanuel Macron. “C’est très violent. On m’a dit que le plus violent à l’Assemblée c’est une dissolution, ce sont les contrats de collaborateurs et de fonctionnaires qui se terminent en masse“, elle explique.

Propulsée dans une campagne éclair où elle doit défendre le camp présidentiel, ressent-elle l’inquiétude, le rejet voire la colère évoqués par le Président dans la lettre qu’il a écrite aux Français dimanche ? “C’est exactement ce que nous disent les Français. Certains disent avoir une boule au ventre, certaines personnes âgées disent ne plus regarder les informations parce que cela les inquiète. Il est urgent de trouver les moyens d’apaiser et de rassurer la population face à cette élection qui suscite l’inquiétude de beaucoup d’entre nous.», explique-t-elle, justifiant l’absence d’Emmanuel Macron et de Gabriel Attal sur son affiche de campagne par un «équation personnelle» (élue locale et ancienne présidente de l’Assemblée) ce qui lui permet de se faire connaître dans sa circonscription, affirme-t-elle, tout en se disant «fier d’appartenir à la majorité présidentielle, ça continue évidemment d’être ma famille politique« .

« Nous devons nous rassembler autour d’une vision du rassemblement »

Yaël Braun-Pivet a appelé à une coalition des forces républicaines pour travailler ensemble après le second tour. “Avec la dissolution, la majorité telle qu’elle existait n’existe plus. Nous aurons besoin d’une nouvelle coalition, basée sur le choix des électeurs. Veulent-ils que les forces républicaines, les forces de la raison, acceptent de gouverner ce pays ?“, elle explique. Ces « forces républicaines » correspondent pour elle à «une question de valeurs» : «Ils commencent à droite avec Les Républicains qui n’ont pas suivi Eric Ciotti dans sa dérive d’extrême droite, et ils s’arrêtent chez les Républicains de l’autre côté, chez les gens qui ont voté pour Raphaël Glucksmann, chez les écologistes modérés.« . “Ce qui est sûr, c’est que nous devons nous rassembler non pas autour d’étiquettes politiques mais autour de valeurs, autour des visions que nous avons pour notre pays, une vision de rassemblement et non d’exclusion.« .

Et sans utiliser le terme « cloportes » évoqué par Bruno Le Maire, elle fustige les conseillers du Président dont le rôle a été mis en avant dans sa décision de dissolution : «Les conseillers sont des gens qui ne connaissent pas forcément le terrain, ni les Français, ni un scrutin, et ils sont mal placés pour avoir un quelconque avis sur les enjeux démocratiques de notre pays.

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« Si nous avons une coalition, nous n’aurons plus 49,3 »

Mais comment former une coalition alors que cela est impossible depuis 2022 ? Comment travailler avec les socialistes après la loi Immigration, ou avec LR après les débats sur la réforme des retraites ? “En présidant l’Assemblée nationale pendant deux ans, je les ai vu travailler ensemble, nous avons voté des textes à l’unanimité, mené des projets collectifs», nous rappelle-t-elle. “Le 49.3 a été adopté pour des raisons budgétaires car nous n’avions pas de majorité. Si demain nous avons une coalition majoritaire, nous n’aurons plus besoin du 49,3« .

Yaël Braun-Pivet assure que rien ne dit encore que cette assemblée serait ingouvernable. “C’est déjà ce qu’on disait en 2022, que l’Assemblée nationale serait ingouvernable. On ne connaît pas le visage que sera celui de cette assemblée. C’est aux Français de le choisir, et d’après ce que je vois aujourd’hui, ils ne l’ont pas encore fait. Nous avons encore huit jours pour les convaincre« Et si le RN a la majorité et qu’Emmanuel Macron ne démissionne pas, la situation »Ce sera très difficile, mais le Président de la République ne doit pas démissionner, il a été élu pour cinq ans. Cela implique l’élection de l’Assemblée nationale. Et c’est pourquoi je dis qu’aujourd’hui les Français ont le choix d’élire une coalition de Républicains raisonnables et responsables.» a-t-elle dit, assurant que le premier texte à revenir sur la table sera celui sur la fin de la vie.

Enfin, interrogée sur le communiqué publié par le Nouveau Front populaire sur des accusations d’antisémitisme, Yaël Braun-Pivet affirme, même si elle dit avoir décidé de ne pas répondre à la France Insoumise, «et je vois qu’ils ne sont pas tous d’accord, mais ce qui est sûr c’est qu’au sein de la France Insoumise un certain nombre de parlementaires se sont exprimés, et le premier, qui n’est pas parlementaire, Jean-Luc Mélenchon, qui a tenu des propos extrêmement discutables à ce sujet problème, et j’ai été la première victime. Arrêtons les faux-semblants, il y a un vrai sujet d’antisémitisme au sein de LFI, ne nous cachons pas les yeux, et c’est extrêmement inquiétant pour notre pays« .

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