(Québec) Québec versera environ 870 millions de dollars aux entreprises de transport en commun pour combler une partie de leur déficit projeté de 2025 à 2028, apprend-on La presse.
Ce plan financier très attendu fait partie de la mise à jour économique que le ministre des Finances Éric Girard présentera jeudi. Il ne faut pas s’attendre à des annonces pyrotechniques en cette époque de restrictions budgétaires : le gouvernement a prévu dans son budget un déficit de 11 milliards de dollars pour l’année en cours, un record en chiffres absolus.
L’aide de 870 millions de dollars sur quatre ans ne répond pas pleinement aux demandes des entreprises de transport, qui revoient leurs prévisions financières. En mars, ils estimaient à 600 millions le déficit attendu pour la seule année 2025 ; Toutefois, les villes se sont depuis engagées à augmenter leurs contributions.
Les 870 millions serviraient avant tout à maintenir le niveau des services ou à éviter des coupes. Cependant, les villes ont longtemps eu du mal à obtenir l’aide du gouvernement pour accroître l’offre de services.
Cependant, cette annonce donnera enfin aux entreprises de transport une prévisibilité quant à la contribution du gouvernement au financement de leurs opérations.
Vers la fin de la guerre des chiffres ?
Après la baisse du nombre de passagers provoquée par la pandémie, qui a fait baisser les revenus tarifaires des entreprises de transport, Québec et ses villes ont négocié chaque année le montant de la contribution gouvernementale, entraînant une guerre des chiffres. En 2024, Québec avait versé 265 millions aux entreprises de transport, ce qui représentait 70 % de leur déficit « cyclique ».
Notons que le gros lot de 870 millions inclut les 200 millions déjà annoncés pour 2025 pour les entreprises de transport du Grand Montréal.
Le plan de financement du Québec a été présenté deux semaines après la présentation du contrôle de gestion des entreprises de transport par la ministre des Transports, Geneviève Guilbault.
Le rapport de la firme Raymond Chabot Grant Thornton conclut que les entreprises de transport pourraient réduire leurs dépenses de 350 millions. Les experts suggèrent par exemple de sous-traiter les services de conduite, de modifier les clauses des conventions collectives, de réduire le nombre de bus en maintenance préventive ou de réserve et de regrouper certains services entre entreprises de transport.