Ford a décidé d’annuler ses modèles les plus populaires en Europe. La petite Fiesta n’est plus au catalogue. Pourtant, historiquement, l’entreprise en vendait 10 000 à 15 000 par an rien qu’en France… Les prix étaient très attractifs. Ils démarraient à 14 600 euros il y a deux ans et demi. Une bonne affaire pour les automobilistes. La production de cette citadine s’est arrêtée à Cologne (Allemagne) à l’été 2023. Il est vrai que Ford a produit une voiture d’entrée de gamme de ce type outre-Rhin, où les coûts de production sont très élevés. Une aberration industrielle.
Le groupe du Michigan va également supprimer la compacte Focus. Rival de la Peugeot 308 et de la Volkswagen Golf, celle-ci n’est disponible qu’en une seule motorisation (essence 125 chevaux, boîte manuelle, à partir de 23 550 euros réduits). La production sera arrêtée à Saarlouis (Allemagne) en septembre 2025. L’usine située à la frontière française est également en difficulté, puisqu’aucun nouveau véhicule n’est désormais prévu. La Fiesta existe depuis 1976, la Focus depuis 1998, où elle succède à l’Escort née en 1968. Le modèle de catégorie supérieure Mondeo, dont la première génération a été lancée en 1992, a également été abandonné à Valence (Espagne). Résolument.
Ford se recentre sur les SUV. Equivalent d’un Renault Captur, le Puma (à partir de 22 990 euros, remise incluse) est produit à Craiova en Roumanie, dans une ancienne usine qui produisait le Citroën Axel sous le communisme. Concurrent d’un Peugeot 3008, le Kuga (à partir de 34 490 euros) est produit à Valence. Ford a également lancé au printemps un petit monospace, le Courier, également produit à Craiova. Mais l’énorme amende que reçoit ce modèle en France le rend quasiment invendable : à partir de 22 100 euros HT de 3 550 euros !
L’entreprise a également lancé deux modèles électriques basés sur des plates-formes achetées à Volkswagen, l’Explorer et le Capri. Mais ces modèles sont trop chers par rapport à l’offre historique de Ford, respectivement à 44 400 et 46 900 euros. Les immatriculations Ford (hors véhicules utilitaires) ont encore baissé de 18 % au cours des neuf premiers mois en Europe. La part de marché ne dépasse pas 3,3%… Contre 8% en 2010, 10,8% en 2000. Ford se concentre en effet sur sa spécialité traditionnelle : les véhicules utilitaires, produits en Turquie.