“C’est un pays sous influence russe”, témoigne un journaliste informateur

Cette enquête sur les opérations d’influence russes en Afrique a été menée par un réseau international de journalistes d’investigation Forbidden Stories, dont fait partie Radio .

Publié le 21/11/2024 06:22

Temps de lecture : 2 minutes

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Ephrem Yalike, journaliste et informateur centrafricain. (VALÉRIE CROVA/FRANCEINFO)

La République centrafricaine est « un pays sous influence russe »témoigne Ephrem Yalike, journaliste lanceur d’alerte centrafricain, dans une enquête sur les opérations d’influence russe en Afrique menée par le réseau international de journalistes d’investigation Forbidden Stories, dont fait partie Radio France. La mission de ce consortium de journalistes et de médias est de poursuivre le travail des journalistes réduits au silence.

Ephrem Yalike a dû quitter son pays après avoir été menacé de mort par des hommes du groupe Wagner, l’organisation paramilitaire créée par Evgueni Prigojine, l’oligarque russe tué en août 2023 dans un accident d’avion. “En France, je me sens en sécurité, mais je ne sais pas ce qui pourrait arriver et ils sont prêts à me joindre par tous les moyens”explique le journaliste qui accepte de témoigner pour la première fois.

Fin 2019, il a été approché par un Russe, accompagné d’un traducteur francophone, qui lui a commandé des articles en faveur de l’armée centrafricaine et de ses nouveaux partenaires russes. “Cela me donne un thème et je devrais écrire cet article de manière positive” et le publier dans les médias, dit Ephrem Yalike. “Il me demande également de contacter certains dirigeants favorables à l’action russe en Centrafrique pour une manifestation devant le siège de la Minusca” (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine), poursuit-il.

Ephrem Yalike a également trouvé des personnalités rémunérées pour parler en bien des mesures prises par les autorités centrafricaines sur la radio Lengo Songo, créée par les Russes en 2018.

Dans une conversation qu’il a enregistrée, un homme lui demande : “Nous attendons cette petite liste de cinq personnes de votre part qui pourront exprimer leur avis positif sur les deux décrets d’avant-hier”.

« Si je décide de dénoncer aujourd’hui, ma dignité est en jeu »» souligne Ephrem Yalike. « La présence russe en Centrafrique n’est pas une présence humanitaire »ajoute-t-il.

 
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