L’accusé a été accusé d’avoir agressé sexuellement une jeune fille de 15 ans en 2016, alors qu’il avait 19 ans.
Le tribunal a affirmé qu’il ne pouvait rejeter la version niée de l’accusé alors que le témoignage du plaignant « souffrait d’un manque de fiabilité, notamment en raison de souvenirs imprécis et inexacts » et des contradictions qu’il contenait.
« L’acquittement ne veut pas dire que le tribunal ne croit pas Madame, qu’elle a menti ou qu’elle n’a pas été victime d’une agression sexuelle, cela signifie simplement que le procureur ne s’est pas acquitté de sa lourde charge de le prouver hors de tout doute raisonnable. », a lancé le juge Matthieu Poliquin.
Les deux individus se seraient rencontrés sur les réseaux sociaux à l’époque où l’accusé jouait au hockey pour les Cataractes de Shawinigan.
Dans sa version résumée par le tribunal, la plaignante affirme que dans la soirée du 19 mars 2016, elle et l’accusé ont quitté le bar où ils devaient se promener. Gabriel Gagné l’aurait alors embrassée, mais elle aurait rapidement exprimé son désaccord.
Il l’aurait ensuite traînée vers une ruelle où aurait eu lieu l’attaque jusqu’à ce que la jeune fille parvienne à s’enfuir.
En 2016, elle se serait confiée sur l’agression à l’infirmière de son école. Les événements ont été dénoncés cinq ans plus tard par le plaignant.
L’accusé a pour sa part nié l’agression sexuelle. Il aurait confirmé avoir rencontré la plaignante sur les réseaux sociaux et avoir eu un certain intérêt pour elle. Il aurait affirmé l’avoir embrassée dans un bar, mais pas dans celui mentionné par la plaignante.
Gabriel Gagné a assuré ne jamais s’être rendu dans cet établissement et ne l’avoir jamais agressée sexuellement.
Dans son jugement, le juge Matthieu Poliquin affirme qu’il ne pouvait rejeter la version de Gagné, qui s’est aligné sur les Cataractes entre décembre 2015 et le printemps 2016.
Il a qualifié son témoignage de cohérent et a noté qu’il contenait « plusieurs affirmations non contredites par la preuve ».
Le tribunal estime que le contre-interrogatoire de Gabriel Gagné n’a pas permis d’ébranler ses déclarations sur le fait qu’il ne s’était jamais rendu au bar identifié par le plaignant et qu’il ne serait jamais sorti seul avec le coéquipier identifié par le plaignant. jeune fille.
«Le tribunal considère qu’il ne dispose d’aucun élément lui permettant d’écarter complètement le déni de M. Gagné»
— Matthieu Poliquin, juge de la Cour du Québec
Un autre élément déposé par la défense a laissé un doute dans l’esprit du tribunal et affecte « la plausibilité du récit de Madame ». Le jour des faits allégués, les prévisions météorologiques indiquaient une température variant entre -8 et -11 degrés Celsius.
Le juge a relevé le fait qu’elle aurait quitté le bar sans manteau pour entreprendre une « marche lente » sans destination et qu’elle serait restée dehors pendant près de 30 minutes. Pour le tribunal, cela défie « la raison, le bon sens et la logique ».
La juge a également soulevé des inexactitudes comme le fait qu’elle n’a pas pu «préciser la position» dans laquelle elle se trouvait lorsqu’elle a été agressée sexuellement sur les marches.
“Cet exemple démontre un souvenir vague et incertain d’un aspect central de l’agression sexuelle, qui affecte la fiabilité de son récit”, a-t-il déclaré.
Plusieurs contradictions ont également été relevées par la Cour par rapport au témoignage de l’infirmière.
Pour le juge Poliquin, le manque de cohérence et les contradictions ont affecté la fiabilité de la plaignante, remettant même en question la fidélité de sa mémoire et l’exactitude de son témoignage.
«Même si elle apparaissait comme une personne sincère et crédible, son récit des événements, seule preuve de l’agression sexuelle, n’est pas suffisamment fiable ni précis pour constituer une preuve hors de tout doute raisonnable», a déclaré le juge.
Gabriel Gagné et son avocat n’ont pas souhaité commenter la décision.
Avez-vous des actualités juridiques ou des informations sensibles à partager avec nous ? Vous pouvez nous écrire à [email protected]