Mila, la femme enceinte qui a perdu son enfant dans l’accident de la route provoqué par Pierre Palmade, alors fortement drogué, s’est exprimée au premier jour du procès de l’humoriste à Melun (Seine-et-Marne).
Une histoire déchirante. Enceinte de six mois lors de l’accident impliquant le véhicule de sa famille et celui de Pierre Palmade en février 2023, Mila a subi une césarienne d’urgence. Sa fille à naître, prénommée Solin, a été déclarée morte après plus de trente minutes de réanimation.
Bouleversée, elle s’est exprimée ce mercredi lors du procès de l’humoriste Pierre Palmade, jugé à Melun (Seine-et-Marne), pour blessures involontaires aggravées après ce grave accident de la route qu’il a provoqué sous l’emprise de stupéfiants.
«Quand Solin est né, j’étais dans le déni total. Pour ma part, je venais d’accoucher. Solin, je l’ai portée dans mes bras. Pour moi, elle dormait. Je l’ai laissée dans une pièce. Je pensais que nous allions nous en occuper. Elle était morte”, a-t-elle témoigné, en larmes.
Selon une jurisprudence constante de la Cour de cassation qui a statué sur des affaires similaires, un enfant qui n’est pas né vivant n’existe pas en tant que personne morale.
“J’attends que cette jurisprudence change et que Solin soit la clé pour réaliser ce changement”, a déclaré Mila dans son discours.
Une reconstruction difficile
La mère est ensuite revenue sur sa vie après l’accident. Elle a décrit son mari comme étant présent dans cette épreuve. « Il a peut-être aussi caché sa douleur. Il y a eu de nombreux moments où j’avais envie de partir, de me séparer (de mon mari) (…) je ne me sentais plus prête pour cet avenir que j’attendais depuis longtemps”, a-t-elle confié.
Après une « grossesse très douloureuse », Mila et son mari ont accueilli une petite fille il y a deux mois. «Je l’aime beaucoup, mais c’est très difficile de la tenir. Mon conjoint est là pour me soutenir, du moins pendant la période où elle est petite », a-t-elle expliqué.
Pierre Palmade s’est adressé directement aux victimes pour « leur demander pardon du plus profond de son être ».
Dans les jours précédant l’accident, l’humoriste faisait la fête en continu sans dormir entre Paris et sa bastide de Seine-et-Marne, alternant injections de drogue de synthèse, lignes de cocaïne et même parties de « chemsex ».
L’artiste de 54 ans est un récidiviste en raison d’une condamnation en 2019 pour usage de drogue. Il encourt une peine de quatorze ans d’emprisonnement et de 200 000 euros d’amende.