« Difficile à mettre en œuvre en l’état »
Michel Issard rappelle à son conseil les grandes lignes de la loi. « Dans le périmètre décidé par la DDT, toute construction à moins de 200 mètres d’une forêt est obligée de débroussailler sur une profondeur de 50 mètres autour de sa parcelle bâtie », explique-t-il. Ce qui oblige les propriétaires à « tailler les arbres, couper la végétation basse, enlever les arbustes, la liste est longue. Jusqu’à présent, L’Isle-d’Espagnac n’était pas concernée par ces OLD. Le périmètre s’arrêtait à la limite de la commune. Le DDT a décidé d’élargir ce périmètre qui s’étend désormais au-delà de nos frontières. » Ce nouveau plan révisé comprend 1 000 parcelles bâties, qui devront entreprendre des travaux de défrichement. « C’est énorme. Cela représente 600 à 700 propriétaires différents. La zone tampon définie à 200 mètres est trop large et ne mérite pas ces OLD. »
Autre sujet fâcheux, la municipalité se voit obligée de « faire respecter ces OLD, de les contrôler et de sanctionner les propriétaires s’ils ne sont pas exécutés. Comment contrôler 1 000 parcelles ? Comment pouvons-nous remplacer les propriétaires s’ils ne font pas ce travail ? Ce n’est pas réalisable en l’état», estime Michel Issard.
« La zone tampon définie à 200 mètres est trop large et ne mérite pas ces OLD. »
De nombreux arguments sont alors avancés contre ces OLD, outre le « manque de concertation, le DDT ayant été un peu cavalier sur le sujet. Nous devons nous asseoir autour de la table et retravailler cette portée. Revoyez les délais de candidature, ils sont trop courts. Discutez du fardeau financier imposé à la municipalité. Affirmer que les risques d’incendie liés au contact de la commune avec le massif de Soyaux, situé à proximité des Rochers, sont jugés faibles. Pour toutes ces raisons, je vous demande d’exprimer un avis défavorable sur les OLD », argumente le maire. Message reçu.
A l’issue du conseil, le sénateur François Bonneau, en visite dans de nombreuses communes, a répondu aux questions des élus, notamment sur le déficit de l’Etat et les réductions des dotations, la situation en Ukraine, la crise agricole, la suppression de postes d’enseignants et la souveraineté énergétique de la France.