L’Université Rennes 2 a vécu une journée particulière, ce mardi 19 novembre 2024. Le professeur Denis Mukwege, gynécologue et prix Nobel de la paix 2018, a passé la journée sur le campus de Villejean. La raison ? Le médecin, qui a soigné plus de 80 000 survivants de violences sexuelles en République démocratique du Congo, a inauguré la nouvelle chaire de la faculté, la Chaire de recherche-action Docteur Denis Mukwege.
Docteur honoris causa de Rennes 2, c’est lui, grâce à ses échanges avec des professeurs d’université, qui a inspiré la création de cette chaire.
« Ce travail de mémorialisation des survivants manquait »
« L’idée est de poursuivre les travaux du professeur Mukwege sur les violences faites aux femmes et aux filles. Ce travail de mémorialisation des survivants manquait », explique Renée Dickason, professeur à Rennes 2 et coordinatrice de la chaire.
Cette nouvelle chaire aura donc pour objectif de recueillir et de conserver les témoignages des victimes, des témoins et des soignants, et de les diffuser au plus grand nombre. « Nous sommes en temps de paix, au 21e siècle, et nous voyons des choses que nous ne pouvons pas imaginer. L’université est aussi un centre de formation pour apprendre à mieux penser et se comporter, afin d’échapper à certains codes qui n’ont plus de raison d’exister. »
Denis Mukwege « plein d’espoir »
Chaque année, deux enseignants-chercheurs internationaux spécialisés dans le domaine des violences sexistes et sexuelles seront également accueillis à Rennes 2 pour des séminaires destinés à la société civile.
« Aujourd’hui, je suis plein d’espoir », s’est réjoui Denis Mukwege en ouverture de sa conférence ce mardi. Ce que je fais, c’est réparer physiquement, mais cela ne suffit pas. Avec vous, je sens que nous pouvons aller plus loin pour comprendre cette souffrance des victimes de violences sexuelles. » C’est l’objectif de cette nouvelle chaire à Rennes 2.