RTL info a pu obtenir en exclusivité une enquête, commandée par le Parti socialiste, qui explique la droite de la politique francophone. Cette enquête, réalisée par le centre d’étude Cluster 17 auprès de 1.736 personnes, permet de mieux comprendre comment les écologistes ont perdu des voix au profit du centre et de la droite. Analyse.
Les Verts font partie des grands perdants de ces élections de 2024. La moitié des voix qui les ont portés au pouvoir en 2019 ont disparu. Une enquête réalisée du 10 au 12 juin par le centre d’études Cluster 17 détaille la perte de l’ensemble de l’électorat centriste des écologistes. Une perte qui a grandement profité au MR et aux Engagés.
En Wallonie, 17 % des électeurs Verts en 2019 ont voté Les Engagés et 12 % ont voté MR.
A Bruxelles, 14% des électeurs Verts 2019 ont cette fois voté DéFI, 10% Les Engagés et 11% MR.
Alors, qui reste-t-il aujourd’hui parmi les écologistes ?
Pour 80 % des électeurs Verts, l’enjeu déterminant lors du vote a été l’environnement. Cela signifie qu’aujourd’hui, seuls ceux qui restent parmi les Verts sont ceux qui considèrent que la protection de l’environnement dépasse toutes les autres priorités.
Sur une question comme la fiscalité des ultra-riches, Écolo n’apparaît qu’en troisième position. Loin derrière le PTB et le PS.
La seule et unique possibilité pour le parti de se reconstruire est de construire autour de la question de l’environnement, mais sans ancrer ses discours et ses propositions à gauche de la gauche. Cet espace est déjà saturé par le PTB et le Parti Socialiste.
L’idéal serait un duo de coprésidents qui pourrait être considéré comme une alternative crédible à l’offre centriste des Engagés. Plusieurs noms ont déjà été évoqués, comme les deux anciens députés Samuel Cogolati et Gilles Vandenbuure ou la Bruxelloise Marie Lecoq. Une chose est sûre : les écologistes ne survivront que s’ils proposent l’environnement différemment.
Cette enquête permet aussi de mieux comprendre la victoire du MR
Contrairement aux écologistes, le parti de Georges-Louis Bouchez apparaît comme le grand gagnant au lendemain des élections. Et selon cette étude commandée par le Parti socialiste, l’un des tournants de la campagne a eu lieu sur RTL-TVI. Nous parlons ici du débat entre MR Pierre-Yves Jeholet et le PTB Nabil Boukil du dimanche 2 juin.
A partir de là, le MR prend un essor et obtient des scores importants auprès des électeurs anti-immigration. Des électeurs qui étaient également auparavant au PTB en Wallonie.
Le PTB a obtenu des scores bien inférieurs aux attentes auprès de ce type d’électeurs et il a donc baissé en Wallonie. Il a souffert d’être allé dans une région où ses positions déplaisaient à plus de la moitié de son électorat potentiel. C’est ce que révèle cette enquête.
Les jeunes, plus sympathisants du MR ?
C’est totalement inédit : les primo-votants, ceux qui se présentaient pour la première fois dans l’isoloir, ont voté à 35 % pour le MR. Et cela monte même jusqu’à 41% pour les élections européennes avec Sophie Wilmès en tête de liste. 41% des 18-24 ans.
C’est sans précédent car, traditionnellement, les primo-votants ont tendance à se tourner vers les partis de gauche.
L’antisystème est une tendance que l’on retrouve très présente chez les jeunes, elle a trouvé un écho particulier dans le discours de la version MR Bouchez. Un discours presque trumpien, que l’on retrouve dans d’autres droites radicales européennes, largement relayé sur les plateformes numériques comme TikTok, à l’image de ce que fait Jordan Bardella en France avec le Rassemblement national.
Ajoutons enfin que le MR possède le plus grand électorat masculin : 31 % des hommes francophones votent pour lui.
Conclusion : Georges-Louis Bouchez a fait un carton le 9 juin auprès des jeunes électeurs masculins.
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