Regragui l’a dit lui-même, les vrais tests auront lieu en mars, avec le déplacement au Niger le 17, puis l’accueil de la Tanzanie le 24. Pendant ce temps, les Lions de l’Atlas, souvent critiqués avant ces matches de qualification pour leur manque d’efficacité, ils ont su exploiter leur potentiel, notamment offensif, pour offrir du divertissement aux fans, et faire preuve de réalisme, offrant un nouveau visage.
Ainsi, ils ont réussi à inscrire pas moins de 26 buts, pour n’en encaisser que 2, en six matches et autant de victoires, soit une moyenne très favorable de 4,3 buts marqués par match, un record. De ce fait, c’est l’équipe qui a marqué le plus de buts dans cette phase, devant l’Algérie qui a atteint un total honorable de 16 buts, l’Afrique du Sud (13 buts) et l’Egypte (11 buts).
Par ailleurs, la dernière fois que le Maroc a encaissé 7 buts à un adversaire, c’était le 29 août 1996 contre le Zaïre. Mieux encore, l’équipe nationale n’avait jamais réussi à marquer au moins 5 buts en 4 matchs au cours d’une année civile, et c’est ce qu’elle a réussi à faire aujourd’hui.
Le Maroc n’est plus efficace que contre les grandes nations
5-1 contre le Gabon et 7-0 contre le Lesotho, les résultats parlent d’eux-mêmes. Il aurait cependant été difficile de s’imaginer courir avec un tel avantage face à ces “petits” adversaires immédiatement après la Coupe du Monde. Le Maroc avait acquis en très peu de temps l’ADN d’une équipe capable de défendre 90 minutes contre des nations jugées plus fortes, et par conséquent n’a pas su maîtriser le jeu et le match face aux challengers. Pour ce faire, l’équipe a forcément dû passer par une transformation majeure.
C’est chose faite aujourd’hui. Face aux critiques, Walid Regragui s’est creusé la tête et a proposé une nouvelle formule clinquante, basée sur des éléments offensifs de qualité, offrant progressivement un nouveau profil au média lui-même. Mais nous reviendrons sur ce dernier point un peu plus tard.
Pourtant, si le Maroc avait réussi lors de la Coupe du Monde 2022 au Qatar et immédiatement après la compétition à surclasser les grands pays européens ou sud-américains où le football règne en maître (2-0 contre la Belgique, 0-0 et victoire aux tirs au but contre l’Espagne, ( 1-0 contre le Portugal et 2-1 contre le Brésil en amical), mais il n’a pas réussi à vaincre certaines nations africaines sans trop transpirer, même en gardant une grande résistance dans des matchs souvent plats. Il en a été ainsi à chaque fois en amical contre le Pérou. (nation sud-américaine, 0-0), contre le Cap-Vert (0-0), contre le Burkina Faso (victoire 1-0) et contre la Mauritanie (0-0).
Cela résulte donc en quelque sorte de l’incorporation de meilleurs joueurs offensifs, notamment du nouveau venu Brahim Diaz. Ezzalzouli s’est imposé dans son rôle d’élément de déséquilibre, et Ben Seghir se révèle de plus en plus important dans le jeu, match après match. En attaque, Kaabi, Rahimi et En-Nesyri sont tous en grande forme, une nouveauté compte tenu du niveau global de ces trois 9. La concurrence dans le secteur offensif est telle que même un entraîneur comme Ziyech n’a pas été convoqué pendant cette trêve. lui qui joue peu en club. Cela ne serait pas arrivé il y a quelques mois, lorsque la hiérarchie était clairement établie. En résumé, Regragui a changé d’avis et n’accorde pas de privilèges, optant pour le 4-2-3-1 après l’arrivée de Diaz, stratégie qu’il n’a guère abandonnée depuis le 22 mars 2024 et la victoire 1-0 contre l’Angola. (match amical). Depuis, des changements ont été apportés et l’équipe s’est révélée.
7-0, qui dit mieux ?
Le match contre le Gabon à Franceville était en quelque sorte une revisite du match aller remporté 4-1. Les Panthers se sont montrés dangereux malgré un manque de réalisme, contrairement aux Lions de l’Atlas qui en ont planté 5 à presque autant de reprises. S’il y a une nouveauté, c’est que nous avons été efficaces sur coups de pied arrêtés (3 buts, 17ème20èmee 23ème), qui semble désormais être une nouvelle corde à l’arc de Regragui.
Contre le Lesotho, on pourrait imaginer un tout autre scénario, tant ils ont été difficiles à battre à l’aller alors qu’ils défendaient à dix. Mais c’est justement le seul match lors duquel l’entraîneur Walid est revenu à son ancien 4-3-3 favori. Brahim Diaz est entré sur le terrain et a débloqué le score après la fin du temps réglementaire (1-0). Hier, c’était une tout autre affaire, Diaz a encore une fois marqué ses troisième, quatrième et cinquième buts lors de ces éliminatoires, ouvrant le score très tôt, lors du 5ème minute, dissipant, si nécessaire, les doutes. Le feu follet a montré qu’il savait déséquilibrer un mur et s’est définitivement adapté au jeu africain.
Saibari a également marqué quelques points, marquant deux fois de manière spectaculaire, à chaque fois c’était le dernier but de son équipe. A 90 ansème contre le Gabon et à 70ème Contre le Lesotho, le natif de Terrassa a marqué deux buts légendaires et a montré que nous avions bénéficié d’une grande profondeur de banc.
En-Nesyri, de son côté, réédite le but inscrit contre le Portugal en trompant le gardien sur un coup franc d’Ezzalzouli (68e).ème), rappelant de beaux souvenirs.
Walid Regragui plus accessible, plus communicatif
De quoi satisfaire Regragui, et à juste titre. Conscient de l’enjeu de donner à son équipe un look plus épuré, puisque la majorité des matches se jouent contre des nations moins bien classées, et que ceux joués contre des équipes de même classement verront leur verdict réglé grâce à notre prétendue efficacité, l’entraîneur a eu plus de facilité à accéder aux journalistes lors des conférences de presse, mais aussi plus transparent.
Jusqu’alors hermétique à bien des égards, l’entraîneur est plus disposé à parler des joueurs, du plan de jeu et de la stratégie qu’il adoptera, en s’appuyant sur les chiffres. Sur le terrain, cette distorsion est visible, les joueurs faisant globalement preuve d’une plus grande mobilité.
Pour illustrer sa transparence, l’entraîneur a déclaré en conférence de presse qu’il essaierait probablement un nouveau système. Déclaration qui fut suivie d’une action contre le Lesotho avec l’entrée de Masina dans le 76ème et le passage au 3-5-2 (Mazraoui en hausse).
Cela nous montre que lorsque cela est nécessaire et pendant le match, les Lions sont aussi capables de jouer avec une formation différente, si l’équipe adverse nous demandait plus d’homogénéité sur le terrain ou si l’on souhaitait préserver le score.