Elections législatives 2024. « Question de pouvoir d’achat, on ne peut pas compter sur des promesses politiques », paroles d’électeurs aux portes d’une toute nouvelle enseigne low-cost

Elections législatives 2024. « Question de pouvoir d’achat, on ne peut pas compter sur des promesses politiques », paroles d’électeurs aux portes d’une toute nouvelle enseigne low-cost
Elections législatives 2024. « Question de pouvoir d’achat, on ne peut pas compter sur des promesses politiques », paroles d’électeurs aux portes d’une toute nouvelle enseigne low-cost

Prix ​​cassés, à l’unité ou en palettes, la nouvelle enseigne Atacadao, discounter brésilien, a ouvert ses portes à Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis. Consommateurs soucieux de leur budget alimentaire mais aussi électeurs désillusionnés, Philippe, Fatoumata et Monique ont fait le déplacement.

« Dans ma famille, c’est moi qui fais les courses et j’ai six enfants. J’essaie de gérer mon budget alimentaire avec 300 ou 350 euros par mois. La nourriture est chère. C’est ce que nous vivons chaque jour. Ce que disent les politiques et leurs promesses de baisse des prix, cela ne me convainc pas pour le moment.»

Fatoumata, mère de six enfants et sa sœur sont venues ce matin de Sarcelles. Curieux de découvrir à quoi ressemble la toute première enseigne Atacadao, un discounter d’un nouveau type importé du Brésil par le groupe Carrefour, inédit en France et inauguré ce jeudi près de chez eux, à Aulnay-sous-Bois.

Les articles sont proposés individuellement en rayon mais également conditionnés en gros volumes sur palettes.

© Jean Forneris

Dans cet entrepôt pilote de 9 000 m2, le principe est simple. Plus vous achetez, moins c’est cher. Les produits alimentaires et non alimentaires sont vendus individuellement, mais le client peut acheter le même produit en grande quantité. Par exemple, un simple paquet de pâtes, mais aussi toute une palette du même produit. Le prix de l’article diminue en fonction de la quantité achetée. La marque se définit comme un magasin-entrepôt « ouvert à tous » pour les particuliers comme pour les professionnels.

Philippe inspecte son caddie qui se remplit petit à petit de packs de sodas et d’eau minérale pendant que sa fille Virginie “En vidéo” sur son téléphone portable avec sa mère, filme les étiquettes de prix au rayon boissons.

Que ce soit la gauche ou la droite, ils disent ce qu’ils veulent ! Je n’y crois plus, je ne vote plus.

« Avec la situation actuelle, franchement, les prix ici deviennent intéressants. Du coup, on achète peut-être en gros, c’est plus avantageux. De toute façon, en matière de pouvoir d’achat, on ne va pas s’appuyer sur des promesses politiques. Que ce soit la gauche ou la droite, ils disent ce qu’ils veulent. Au final, lorsqu’ils arrivent au pouvoir, ils suppriment la moitié de leur programme. Je n’y crois plus, je ne vote plus.», assume Philippe.


Philippe et Virginie au rayon boissons du magasin.

© Jean Forneris

Présent à l’inauguration ce jeudi, le PDG du groupe Carrefour, Alexandre Bompard a vanté une gamme de produits « à des prix qu’on ne trouve pas en France »et un type de signalétique adapté à « quartiers populaires » et les professionnels. « Probablement la meilleure solution anti-crise » face à l’inflation, déclarait-il en 2022, en annonçant la création d’Atacadao en Île-de-France.

Monique et Sonia, maman de deux enfants, parcourent lentement les allées du magasin et comparent également les étiquettes de prix. “Un peu déçu jusqu’à présent.” Sonia constate que son budget alimentaire ronge de plus en plus son mode de vie. “On fait moins d’activités pour les enfants, moins de restaurants.”

La politique, ne nous en parle pas, on est plus que déçus

Sonia, mère de deux enfants

Du côté du programme électoral, Sonia et Monique n’ont pas d’espoir, disent-elles, et n’attendent pas grand-chose des promesses des partis politiques pour préserver leur pouvoir d’achat. “Les programmes ne seront pas respectés. La politique, ne nous en parlez pas, nous sommes plus que déçus. Mais nous ne voterons pas pour le Front National. (..) Nous voulons rester en Europe.»

La marque annonce entre 13 000 et 20 000 références dans le secteur alimentaire ;

La marque annonce entre 13 000 et 20 000 références dans le secteur alimentaire ;

© Jean Forneris

Depuis son ouverture ce matin, Karim, qui dirige un commerce alimentaire près d’Aulnay-sous-Bois, est déjà venu deux fois. Dans son caddie, s’entassent des packs de bières et autres boissons “pour 290 euros cette fois (..) Nous recherchons toujours moins cher. C’est bien que ce type de magasin se multiplie par rapport au pouvoir d’achat”, estime Karim.

Croisé dans les allées du magasin vendredi, Olivier Dauvers, expert du commerce et de la grande consommation et éditeur spécialisé dans la grande distribution, tempère.« Il reste malgré tout un consommateur de niche car : qui vient ici ? Le consommateur extrêmement sensible aux prix. Ce consommateur doit être prêt à faire un sacrifice. Il y a moins de choix ici qu’ailleurs. Dans un hypermarché normal de même taille, vous auriez environ 50 à 60 000 références. Ici, vous en avez 13 000, ça fait 4 à 5 fois moins. Nous devons donc être prêts à échanger moins de choix contre des prix plus bas, et tous les consommateurs ne sont pas prêts à cela.

Lire aussi : CARTE. Inflation, pouvoir d’achat, salaire : « Moins vous avez de revenus, moins vous voterez »

A Aulnay-sous-Bois, l’enseigne Atacadao promet d’être dans «le moins cher de la région. Carrefour se donne “entre six et huit mois pour comprendre si le modèle est bon”sans préciser d’objectif de chiffre d’affaires, avant d’envisager l’ouverture d’autres magasins au même format.

 
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