Le dollar canadien restera faible au moins jusqu’à la fin de l’année, selon certains experts, même si un rebond pourrait survenir en 2025.
Amanda Stephenson
La Presse Canadienne
Après avoir chuté la semaine dernière à son plus bas niveau en quatre ans, le huard était en légère hausse lundi à 71,18 cents américains. Il reste toutefois inférieur à ce qu’il était depuis les premiers jours de la pandémie de COVID-19. Il est également inférieur de près de 4 % à son niveau de septembre.
L’économiste et directrice en chef des études économiques à la CIBC, Katherine Judge, s’attend à ce que le dollar canadien oscille autour des niveaux actuels pour le reste de l’année.
« Cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu de tels niveaux. Je pense que nous avons certainement franchi un niveau qui est inquiétant, mentionne-t-elle. De nombreux facteurs entrent en jeu et beaucoup d’incertitudes au cours des prochains mois. »
La chute du huard survient alors que le billet vert américain s’envole grâce à la réélection de l’ancien président Donald Trump, gagnant du terrain non seulement par rapport au dollar canadien, mais par rapport à une multitude de devises étrangères.
M. Trump a promis d’imposer des droits de douane sur toutes les importations américaines, même si environ 75 % des exportations canadiennes sont destinées aux États-Unis.
Le dollar canadien pourrait chuter davantage s’il devient clair que des tarifs douaniers seront mis en place, estime M.moi Juge.
« Mais même s’il semble que nous puissions négocier pour sortir de ces tarifs, il s’agira d’une faiblesse à court terme avec une certaine reprise l’année prochaine – ce qui est vraiment notre scénario de base », dit-il. dit-elle.
La faiblesse du huard reflète également la divergence des taux d’intérêt entre le Canada et les États-Unis.
L’économie canadienne n’a pas montré la même vigueur que celle de nos voisins du Sud au cours des derniers mois. La Banque du Canada a donc décidé de baisser les taux d’intérêt plus rapidement que son homologue américaine pour tenter d’éviter une récession.
L’écart de taux d’intérêt entre les deux pays pourrait encore se creuser, en fonction de ce que fera le président élu Donald Trump une fois au pouvoir.
La crainte générale est que si l’économie canadienne est frappée par des tarifs douaniers et que nos exportations sont très faibles, la Banque du Canada devra réduire encore davantage ses taux pour soutenir l’économie nationale.
Katherine Judge, économiste et directrice en chef des études économiques à la CIBC
«Mais pour l’instant, nous ne savons pas à quoi pourraient ressembler les tarifs. Il existe des chaînes d’approvisionnement intégrées entre les États-Unis et le Canada, donc ce n’est même pas dans l’intérêt de toutes les entreprises américaines d’imposer des tarifs sur les produits canadiens », ajoute-t-elle.
Un dollar plus faible peut être une aubaine pour les entreprises canadiennes qui exportent vers les États-Unis, mais il peut nuire à celles qui importent des biens et rendre les voyages plus coûteux pour les Canadiens.
Et même s’il y a toujours des gagnants et des perdants d’un côté ou de l’autre des fluctuations monétaires, Mmoi Le juge estime que le dollar est si bas en ce moment que la balance penche trop dans une direction.
« Vous voulez que le dollar canadien soit suffisamment bas pour que les entreprises y investissent et embauchent à des salaires compétitifs, mais vous ne voulez pas qu’il soit si bas que nous commencions à importer de l’inflation », conclut-elle. .