L’éditeur Gallimard dénonce les campagnes diffamatoires contre Kamel Daoud, prix Goncourt 2024 pour « Houris »

Selon les médias algériens, une survivante d’un massacre de la décennie noire, suivie médicalement par l’épouse de Kamel Daoud, a déclaré s’être reconnue dans le personnage principal du roman « Houris ».

Télévisions – Culture Editorial

Publié le 18/11/2024 18:16

Temps de lecture : 2min

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L’écrivain franco-algérien Kamel Daoud au restaurant Drouant à Paris, après avoir reçu le prix pour son roman Houris, le 4 novembre 2024. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS)

Antoine Gallimard, le président des Editions Gallimard, a dénoncé les attentats lundi 18 novembre diffamatoire contre l’auteur franco-algérien Kamel Daoud, Goncourt 2024 pour son roman Hourisaccusé par une victime de la guerre civile en Algérie d’avoir exploité son histoire et ses traumatismes.

“Et Houris s’inspire des événements tragiques survenus en Algérie pendant la guerre civile des années 1990, son intrigue, ses personnages et son héroïne sont purement fictifs”précise Antoine Gallimard dans un communiqué. « Depuis la parution de son roman, Kamel Daoud fait l’objet de violentes campagnes de diffamation orchestrées par certains médias proches d’un régime dont on connaît la nature »poursuit le directeur de la maison d’édition qui s’est vu interdire de présenter ses ouvrages au Salon international du livre d’Alger, qui s’est achevé samedi 16 novembre.

L’interdiction de participer à cette exposition a été notifiée aux Editions Gallimard début octobre, lorsque HourisLe roman de Kamel Daoud sur les violences de la « décennie noire » (entre 1992 et 2002), était déjà considéré comme l’un des grands favoris du Goncourt. Il a remporté le prix, le plus important de la littérature française, le 4 novembre 2024.

Le livre n’a pas pu être publié en Algérie, où il tombe sous le coup d’une loi interdisant tout ouvrage sur cette période sanglante qui a fait au moins 200 000 morts, selon les chiffres officiels. « Après l’interdiction du livre et de notre maison d’édition au salon du livre d’Alger, c’est au tour de sa femme [psychiatre de profession]qui n’a en aucun cas servi de base à la rédaction de Hourisêtre affecté dans son intégrité professionnelle », continues Gallimard.

Selon les médias algériens, Saâda Arbane, rescapée d’un massacre durant la décennie noire, qui était suivie médicalement par l’épouse de Kamel Daoud, affirme s’être reconnue dans le personnage principal de son roman.

Houris qui dans la foi musulmane désigne les jeunes filles promises au paradis, est un roman sombre se déroulant en partie à Oran sur le sort de l’Aube, une jeune femme muette depuis qu’un islamiste lui a tranché la gorge le 31 décembre 1999.

 
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