L’ATACMS peut atteindre des cibles jusqu’à 300 kilomètres et permettrait à l’Ukraine d’atteindre des sites militaires sur le territoire russe. Jusqu’à présent, l’administration Biden a refusé d’autoriser leur utilisation au-delà de la frontière avec la Russie.
Les États-Unis ont fait une annonce choc ce dimanche 17 novembre, autorisant l’Ukraine à frapper le territoire russe avec des missiles à longue portée fournis par Washington. Il s’agit des missiles balistiques sol-sol à longue portée MGM-140 ATACMS (Army TActical Missile System), capables de toucher une cible jusqu’à 300 kilomètres de distance.
Si Kiev disposait déjà de certains modèles, elle n’avait jusqu’à présent pas l’autorisation de les utiliser sur le territoire de la Fédération de Russie. Le pays ne pouvait les utiliser que pour frapper des cibles russes dans les régions occupées de l’Ukraine, y compris la Crimée annexée, et dans les régions frontalières russes directement liées aux opérations de combat de Moscou.
Jusqu’à 300 kilomètres
En octobre 2023, une première salve américaine de ces missiles a été livrée à Kiev, mais leur portée était limitée à 165 kilomètres. Ceux annoncés ce dimanche peuvent toucher des cibles situées à 300 kilomètres. Furtifs, ils se déplacent à une vitesse proche de celle du son.
Mis sur le marché en 1991, ces missiles ont été largement utilisés lors de la guerre du Golfe, puis lors de l’invasion de l’Irak en 2003. Ils sont notamment équipés d’un système GPS spécialisé, qui pourrait permettre à l’armée ukrainienne d’atteindre les bases militaires russes sur leur territoire. .
Comme l’explique le New York Time, ces missiles ATACMS de fabrication américaine sont remplis de 170 kg d’explosifs.
Une demande de longue date
Lors de la première livraison en octobre 2023, Moscou avait déjà dénoncé une grave erreur des Américains. Vladimir Poutine a prévenu qu’autoriser l’utilisation de ces missiles sur le sol russe signifierait que « les pays de l’OTAN seraient en guerre contre la Russie ».
Cela faisait des mois que le président ukrainien Volodymyr Zelensky réclamait ces missiles et cette autorisation. Joe Biden accède ainsi à une demande de longue date de Kiev peu avant son départ de la Maison Blanche et le retour de Donald Trump, très critique à l’égard de l’aide américaine à l’Ukraine.
Au début de l’année, plusieurs de ces missiles avaient déjà été livrés à Kiev, sans que les États-Unis n’en divulguent le nombre.
Les pays occidentaux divisés sur le sujet
La décision américaine pourrait pousser d’autres alliés à emboîter le pas. Le Royaume-Uni et la France ont déjà envoyé en Ukraine des missiles de croisière à lancement aérien qui, jusqu’à présent, ont touché des cibles russes en Crimée et en mer Noire, rappelle le New York Time.
Ces missiles, connus sous les noms de Storm Shadow et Scalp, ont une portée d’environ 250 kilomètres et ont été tirés par la flotte vieillissante d’avions de combat ukrainiens de conception soviétique et russe.
Le chancelier allemand Olaf Scholz, dont le pays est le deuxième fournisseur d’aide militaire à l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe en février 2022, refuse inlassablement de fournir les missiles Taurus à longue portée demandés par Kiev. .
Les missiles américains devraient dans un premier temps être utilisés dans la région frontalière russe de Koursk, où des soldats nord-coréens ont été déployés en soutien aux troupes russes, selon le New York Times, qui cite des responsables américains s’exprimant sous couvert d’anonymat.