La victoire du XV de France samedi contre les All Blacks (30-29) au terme d’un match intense dont le scénario a mis en valeur les qualités des Bleus mais aussi leurs marges de progression, a tout pour devenir une référence en vue du Mondial. Coupe 2027.
Après un tournoi décevant, le sélectionneur Fabien Galthié et ses hommes ont très bien joué contre la Nouvelle-Zélande, seul géant de l’hémisphère sud que les Français affronteront cet automne, même s’il ne faut pas sous-estimer l’Argentine attendue vendredi.
Dans un jeu de chasseur qui finit chassé, la pièce tombait du côté droit pour la France, pour un simple point. Mais un point est aussi énorme et la France le sait bien, un an après les quarts de finale perdus face à l’Afrique du Sud, future championne du monde (29-28).
Le centre néo-zélandais Anton Lienert-Brown (à gauche) est plaqué par le demi de mêlée et capitaine français Antoine Dupont (à droite) lors du match test d’automne entre la France et la Nouvelle-Zélande, le 16 novembre 2024 / FRANCK FIFE / AFP
Cette défaite, “n’en parlons plus” » a accablé le capitaine Antoine Dupont après le match de samedi, alors que Galthié avait assuré auparavant que cette rencontre de quatre semaines à Marcoussis représentait « un moment important pour 2027 ».
L’espoir est donc que ce match contre la Nouvelle-Zélande aura les mêmes effets que la victoire de 2021 (40-25) qui a changé les perspectives sur le XV de France, et qu’il marque l’émergence d’un nouveau groupe : seulement un tiers de celui de 2024. les joueurs étaient sur la feuille de match en 2021.
Vittoria “C’est de ce calibre” a assuré le deuxième ligne Mickaël Guillard, quatre sélections en Bleu.
Le pouvoir du renouveau
Les nouveaux joueurs “ils étaient presque notre force”a expliqué Paul Boudehent, non appelé en 2021, remplaçant en 2023 au Mondial contre les mêmes All Blacks (27-13) et auteur d’un beau match ponctué d’un essai samedi. « Nous avions un groupe très motivé, qui ne voulait pas rater cette opportunité. Nous voulions montrer que nous pouvions apporter quelque chose à l’équipe. »insista la troisième ligne.
Des joueurs français devant des joueurs néo-zélandais exécutant le haka avant le match test entre la France et la Nouvelle-Zélande au Stade de France, le 16 novembre 2024 / FRANCK FIFE / AFP
Le match de samedi offre de nombreuses nouvelles références pour les Bleus. De nombreux nouveaux joueurs ont résisté au choc, comme le nouveau prédéfini Romain Buros en défense, certains managers ont assumé leur statut comme Antoine Dupont ou Thomas Ramos, impérial au pied et auteur de deux passes de but, d’autres ont sans doute perdu des points comme Grégory. Alldritt, sorti avant l’heure de jeu.
Le parallèle avec 2021 peut être fait notamment par la force mentale mobilisée par les Bleus face à des vents contraires. Il y a trois ans, c’était le retour express des Néo-Zélandais après la reprise (19-3 en un quart d’heure), avant que les Bleus ne reprennent leur marche en avant.
L’ouvreur français Thomas Ramos s’apprête à tirer un penalty lors du match contre la Nouvelle-Zélande pour lequel il a été désigné homme du match, au Stade de France le 16 novembre 2024 / FRANCK FIFE / AFP
En 2024, la pause a souri aux Bleus, qui ont su combler les lacunes de leur conquête : touches, mêlées, rucks. Menés 14-3 (27e) et apparemment voués à n’être que des comparses, ce sont cette fois les Bleus qui ont infligé un déficit de 21-3 qui a changé le cours de la rencontre en 20 minutes.
Défense insurmontable
La défense française, aidée par la fatigue néo-zélandaise, s’est ensuite reprise, ne faisant aucune tentative en seconde période et formant une ligne difficile à franchir, à l’image de la dernière action où les Bleus ont éteint toute possibilité de succès en bloquant les Noirs dans leur posséder 22 mètres.
Le troisième ligne français Alexandre Roumat (à droite) célèbre le deuxième essai français inscrit par son coéquipier Paul Boudehent contre la Nouvelle-Zélande au Stade de France, le 16 novembre 2024 / FRANCK FIFE / AFP
Les Français n’ont eu le ballon que 40% du temps pendant le match, ils ont taclé presque deux fois plus que leurs adversaires (208 contre 111), ils ont frappé beaucoup plus qu’eux et ils ont franchi la ligne de défense néo-zélandaise deux fois moins souvent que leurs adversaires. (8 contre 4).
L’essai de Louis Bielle-Biarrey l’illustre parfaitement, la Nouvelle-Zélande s’usant face au rideau français, finissant par perdre le contrôle du ballon. Thomas Ramos a juste besoin d’un coup de pied bas pour l’envoyer dans les filets «LBB» punir les noirs qui courent. Brûlés, ils ont alors préféré prendre les points aux tirs au but plutôt que de tenter à nouveau de percer le rideau bleu.
Cette défense avait porté les Bleus sur leur séquence de 14 victoires consécutives entre 2021 et 2023. Et si Fabien Galthié a affirmé à plusieurs reprises que sa volonté était de produire désormais plus de jeu, les références rassurantes demeurent.