“Il est urgent d’accélérer la mise en œuvre des Objectifs de développement durable” en Europe et dans le monde, a prévenu mardi la reine Mathilde en préambule d’une conférence sur l’avancement desdits objectifs. Si rien n’est fait, ces objectifs ne seront pas atteints d’ici 2030 comme prévu.
Il existe 17 objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies. Chacun est divisé en plusieurs objectifs, pour un total de 169. Éradiquer la pauvreté, protéger l’environnement et assurer la prospérité pour tous sont les trois thèmes principaux qui les traversent.
L’Office statistique européen Eurostat a publié mardi son rapport 2024 sur le développement durable dans l’Union européenne (UE). Ce document passe en revue les progrès des différents ODD au sein de l’UE au cours des cinq dernières années.
Si plusieurs objectifs ont connu une nette amélioration, comme le 8 (travail décent et croissance économique) et le 10 (réduction des inégalités), d’autres ont en revanche régressé. Les points 3 (bonne santé et bien-être), 6 (eau propre et assainissement), 7 (énergie propre et abordable) et 15 (vie sur terre) relèvent de ce cas.
« Des progrès ont été réalisés dans le monde, mais il reste encore beaucoup à faire », a souligné la Reine lors de son discours d’ouverture de la conférence organisée autour du rapport d’Eurostat. « Il est crucial que les pays mettent en œuvre les ODD. Les pays membres et l’UE travaillent main dans la main pour atteindre cet objectif. Lors de mes récents voyages (dans des pays hors Europe, NDLR), j’ai eu l’occasion de voir ce que font les pays en développement pour atteindre les ODD. Il est nécessaire de les aider à continuer sur cette voie.
« Il n’y a pas de place pour l’autosatisfaction, il nous reste à peine six ans pour atteindre ces objectifs. Nous avons une lourde responsabilité envers nos enfants et les générations futures, mais nous pouvons encore construire un avenir meilleur », a ajouté le monarque.
“Certains objectifs ont été affectés par les crises que nous avons vécues et vivons encore comme la pandémie de Covid-19 et l’invasion russe de l’Ukraine”, avait alors expliqué le commissaire européen à l’Economie, Paolo Gentiloni. L’Italien a en revanche cité plusieurs avancées réalisées au cours des cinq dernières années par la Commission européenne sortante. Il a notamment cité le Green Deal, la loi européenne sur le climat et le Plan d’action sur le socle européen des droits sociaux.
« L’Europe semble être sur la bonne voie, mais le monde dans son ensemble ne l’est pas. Les problèmes géopolitiques compliquent la situation », a ajouté M. Gentiloni. « Je réaffirme néanmoins notre détermination à atteindre ces objectifs. Pour cela, nous avons besoin d’une approche commune entre tous les gouvernements, mais aussi avec l’ensemble de la société en général.»
« Il appartiendra à la prochaine Commission de faire avancer ces objectifs », a-t-il ajouté.
Enfin, la ministre fédérale du Climat, de l’Environnement, du Développement durable et du Green Deal, Zakia Khattabi, a pris la parole pour rappeler que le changement climatique n’est pas « une question de croyance, mais une question de science, de faits et de chiffres ». « Nous ne pouvons pas abandonner pour le bien de nos enfants et petits-enfants. Nous avons besoin d’une transformation fondée sur la science. Il n’y a pas de bouton pause », appuya-t-elle. « Il faut désormais se demander dans quelle mesure une décision peut faire progresser les ODD. »
