Un citoyen indien soupçonné d’avoir ordonné l’assassinat d’un leader séparatiste sikh à New York à l’instigation d’un agent de New Delhi a été extradé vers les États-Unis, où il a plaidé non coupable lundi.
Nikhil Gupta, 52 ans, inculpé en novembre par les Etats-Unis pour avoir ordonné cette tentative d’assassinat, a été remis vendredi par les autorités tchèques, selon des documents de la police tchèque et de la justice américaine.
Il a plaidé non coupable des accusations portées contre lui lorsqu’il a été présenté lundi à un juge de New York, qui l’a maintenu en détention, selon ces documents. Une nouvelle audience a été fixée au 28 juin.
La justice américaine n’a pas cité nommément la cible présumée de ce projet, mais Gurpatwant Singh Pannun, un avocat fondateur de l’organisation américaine Sikhs For Justice (SFJ) qui réclame un État indépendant pour cette minorité du nord de l’Inde, l’avait confirmé en novembre. que c’était lui.
Selon l’acte d’accusation, un agent du gouvernement indien (identifié uniquement par ses initiales) a recruté Nikhil Gupta, un résident indien impliqué dans le trafic de drogue et d’armes, pour assassiner « la victime », en échange de l’abandon des poursuites pénales à son encontre.
Nikhil Gupta a été arrêté à l’aéroport de Prague le 30 juin 2023, dans le cadre d’une demande d’extradition émise par le ministère américain de la Justice. La Cour constitutionnelle tchèque a donné son feu vert à l’extradition en mai.
“Le ressortissant étranger, soupçonné aux Etats-Unis de complot d’assassinat, est entre les mains de la justice américaine depuis vendredi”, écrit la police tchèque dans un message sur le réseau social escorté dans un avion à l’aéroport de Prague.
Le Premier ministre indien Narendra Modi, qui vient d’être réélu pour un troisième mandat, s’est engagé à « examiner » le dossier lors d’un entretien en décembre 2023.
Le ministère indien des Affaires étrangères avait précédemment indiqué avoir formé une commission d’enquête de « haut niveau ».
Selon les agences de renseignement américaines, le plan d’assassinat sur le sol américain a été approuvé par le plus haut responsable indien de l’espionnage de l’époque, Samant Goel, a rapporté le Washington Post en avril.
Une affaire similaire au Canada empoisonne les relations entre Ottawa et New Delhi.
En mai, le Canada a arrêté et inculpé quatre ressortissants indiens pour leur rôle présumé dans l’assassinat en 2023 de Hardeep Singh Nijjar, un leader séparatiste sikh, à Vancouver.
Nijjar, qui a immigré au Canada en 1997 et en est citoyen depuis 2015, a plaidé pour un État sikh indépendant en Inde, le Khalistan.
Recherché par les autorités indiennes pour des actes présumés de « terrorisme » et de complot en vue de commettre un meurtre – accusations qu’il a niées – Nijjar a été abattu le 18 juin 2023 devant le temple sikh qu’il dirigeait en banlieue. de Vancouver.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a incriminé en septembre les services de renseignement dans cet assassinat.
L’Inde a qualifié ces accusations d’« absurdes » et a temporairement limité les visas pour les Canadiens et a poussé Ottawa à rappeler ses diplomates.
