La mort de Jim Hoagland, grand écrivain du « Washington Post »

La mort de Jim Hoagland, grand écrivain du « Washington Post »
La mort de Jim Hoagland, grand écrivain du « Washington Post »
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Jim Hoagland, rédacteur en chef adjoint du « Washington Post », lors de la World Policy Conference, à Marrakech, le 13 octobre 2019. CHRISPEUS.COM/WPC 2019

Il appartenait à ce qui était alors considéré comme l’aristocratie du journalisme américain : les « correspondants étrangers ». Et dans cette tribu, Jim Hoagland, décédé le 4 novembre, à Washington, à l’âge de 84 ans à la suite d’un attentat, était un prince.

Le timing compte. Du début des années 1960 au printemps des années 2000, il a assisté à la fin de la guerre froide, lorsque les espoirs ont surgi, de l’Afrique du Sud à l’Europe de l’Est, d’une libéralisation politique générale – et peut-être d’un ordre mondial inspiré du meilleur de l’Amérique. Nous vivons également une époque pré-médias sociaux, où les grands journaux ont encore du poids.

A Washington, Paris, Londres ou Beyrouth, dans ces années-là, la signature Hoagland, en bas d’un article du Washington Postest la garantie d’une information tirée des meilleures sources. C’est aussi le regard éclairé, calme et élégamment sceptique d’une personne familiarisée avec les questions internationales. Ses pairs ne s’y trompent pas : la carrière de mannequin de Jim Hoagland lui a valu deux prix Pulitzer. « À Washington, il était aussi compétent en politique étrangère que Bob Woodward en politique intérieure. »a déclaré le journaliste Philippe Labro, qui était un ami.

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Né et élevé à Rock Hill, en Caroline du Sud, Jimmie Lee Hoagland a grandi dans un pays de ségrégation : « C’était une époque où il était difficile de croire que les choses pouvaient changer. Et pourtant, ils ont changé. » En 1971, alors qu’il était basé en Afrique de l’Est, une série d’articles sur l’apartheid sud-africain lui valut son premier Pulitzer. Plus tard, lorsqu’on lui a demandé quelle personnalité politique l’avait le plus impressionné tout au long de sa carrière, il a répondu «Nelson Mandela»dit Alain Minc, un autre de ses amis parisiens.

Des liens profonds avec la

Il entre dans le Poste en 1966, lorsque le journal entend se développer à l’étranger et concurrencer le New York Times. Il est nommé à Nairobi puis à Beyrouth, enfin à Paris. Tout est parti d’un CV en forme d’ode à l’échelle sociale américaine. Avec l’aide de diverses fondations, le jeune homme impécunieux étudie à l’université en Caroline du Sud puis à New York et passe une saison à l’université d’Aix-Marseille. Puis vint un emploi de journaliste junior chez Nouvelles du soir de Rock Hillpuis deux ans de service militaire sur une base de l’US Air Force en Allemagne, un stage à l’International Herald Tribune à Paris, enfin, en 1966, l’embauche de Washington Postdans la capitale fédérale.

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