L’ONU et son comité de décolonisation interrogés sur la crise calédonienne

L’ONU et son comité de décolonisation interrogés sur la crise calédonienne
L’ONU et son comité de décolonisation interrogés sur la crise calédonienne

La crise dans laquelle a plongé la Nouvelle-Calédonie à la mi-mai a été discutée cette semaine à l’ONU. Les porte-parole des mouvements indépendantistes et non-indépendantistes, ainsi que d’autres voix, se sont exprimés lundi devant le Comité de décolonisation du C24 à New York. Une vitrine internationale qui a permis à chaque camp d’exprimer des positions radicalement différentes.

La crise qui secoue la Calédonie depuis un mois a été au cœur des discussions du C24 (lors de cette session). Lundi 10 juin, les loyalistes ont profité de cette tribune à l’ONU pour répondre au discours de Daniel Goa. Le 8 juin, lors d’un comité directeur de l’Union calédonienne, son président a parlé de souveraineté “non négociable” pour septembre 2025.

« La démocratie doit être respectée. Le droit international doit être respecté »a insisté Françoise Suvé, chef des Loyalistes au Congrès de Nouvelle-Calédonie. “Il n’y aura pas d’indépendance le 24 septembre [2025] comme l’a récemment annoncé le président de l’Union calédonienne Daniel Goa lors d’un discours menaçant, car les Calédoniens s’y sont opposés à trois reprises sous la supervision des Nations Unies. Il est donc essentiel que les forces politiques indépendantistes légitimes se dissocient des actions terroristes du CCAT.», l’Unité de coordination des actions sur le terrain. “Et prenez la responsabilité de nous rejoindre à la table de discussion.

Pour Naïa Wateou, quatrième vice-présidente du Congrès et élue loyaliste, «trente ans d’accords ont été réduits en cendres en une nuit ».

Du côté des indépendantistes, certains représentants n’ont pas pu se rendre à New York cette semaine. Présent pour le FLNKS, Samuel Hnepeune a rappelé que la Nouvelle-Calédonie restait sur la liste des territoires à décoloniser.

Avocat du FLNKS depuis quarante ans, Me François Roux s’est également exprimé au nom des indépendantistes. Les discussions doivent avoir lieu uniquement entre les premiers peuples et l’Etat, a-t-il déclaré. « L’intervention, dans ce cas, des représentants des colons et de leurs alliés est une trahison des objectifs de ce comité. Il faut que ça s’arrête”il a plaidé. « Je respecte les individus, mais je vous demande de rejeter les déclarations de ceux qui s’identifient comme loyalistes au pouvoir administrant. Et je vous demande de n’entendre que le pouvoir administrant lui-même. “ Deuxième point, « Je vous demande ici d’aider la France à décoloniser (…) Mon pays ne sait pas décoloniser.

« Nous appelons toutes les forces politiques à donner la priorité au dialogue, sans disqualifier telle ou telle partie prenante »a déclaré Isis Jaraud Darnault, coordinatrice politique de la France aux Nations Unies (lire ici). « Ce dialogue doit s’inscrire dans l’esprit des Accords de Nouméa : la construction d’un destin commun pour la Nouvelle-Calédonie fondé sur le consensus. » Et d’ajouter que Paris “poursuivra sa coopération avec les Nations Unies et le C24, y compris dans cette période clé”.

Le représentant des Fidji, Filipo Tarakinikini, s’est exprimé au nom de son archipel et de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il a exhorté le C24 à envoyer une mission de décolonisation de l’ONU en Nouvelle-Calédonie.

Créé par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1961, le comité de décolonisation surveille la mise en œuvre de l’engagement international d’accorder l’indépendance aux peuples colonisés. Dix-sept territoires relèvent de sa juridiction, dont une majorité appartiennent à l’ancien Empire britannique. Dans le Pacifique, les Samoa américaines, la Polynésie française, Guam, Pitcairn et Tokelau figurent sur la liste C24 des territoires non autonomes, ainsi que la Nouvelle-Calédonie, réinscrite en 1986.

 
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