Quand apprendre tourne au cauchemar – rts.ch

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Travail à temps plein, cours et examens supplémentaires, pression professionnelle parfois forte, le tout alors qu’on sort à peine de l’école obligatoire : de nombreux jeunes apprentis se plaignent de stress et d’épuisement au travail, selon une enquête du syndicat Unia. Rapport.

Le système d’apprentissage suisse est reconnu comme l’un des plus efficaces au monde. Ce serait même la recette de la réussite économique du pays. «Notre système dit dual est envié dans le monde entier», a déclaré le conseiller fédéral Guy Parmelin, chargé de la Formation.

Mais pour les apprentis, tout n’est pas rose. Pour la première fois, une enquête réalisée par le syndicat Unia s’est penchée sur la qualité de la formation ressentie par les jeunes.

Stressé et fatigué

Félicia Fasel, secrétaire nationale à la jeunesse chez Unia, commente les résultats de l’enquête en première sur RTS 19h30

« La plupart des apprentis, soit 90 %, sont stressés sur leur lieu de travail. Et plus de la moitié d’entre eux, 53,2%, sont stressés « souvent » à « toujours » sur leur lieu de travail en entreprise et sur leur lieu de formation », rappelle-t-elle.

« Cela a des conséquences sur leur vie à la maison : environ deux tiers d’entre eux déclarent être « souvent » à « toujours » épuisés en dehors du travail. Et si on fait les tests de corrélation, on voit que c’est fortement lié au stress», décrit le secrétaire syndical.

Le syndicat a également cherché à comprendre d’où venait ce stress. « Les discriminations et le temps de travail jouent un rôle assez prédominant » dans les origines de ce stress, indique Félicia Fasel.

Un tiers des apprentis insatisfaits

Un tiers des apprentis ne sont pas non plus satisfaits de leur formation. La raison en est le manque de vacances pour ces jeunes qui passent de 13 à 5 semaines par an, mais aussi des journées de plus de 9 heures par jour, à vivre des expériences de racisme, de mobbing ou de harcèlement sexuel.

L’enquête d’Unia présente près de 1’500 témoignages recueillis dans toute la Suisse. Parmi eux, une apprentie coiffeuse en 3ème année explique : « Il y a beaucoup de pression, des horaires très très durs. […] Notre journée dure neuf heures et malheureusement, elle ne dépasse jamais vraiment neuf heures. Très souvent, nous dépassons les neuf heures sans repos par la suite, ou sans être payé davantage.

Elle décrit des conditions difficiles : son patron la rabaisse et dénigre son travail. Son salaire mensuel est de 550 francs. Et on lui demande encore d’étranges services : faire des courses pour son patron, emmener la mère de son patron quelque part en voiture, faire tout ce qu’il n’a pas le temps de faire, même le ménage. Il est difficile de se défendre quand on est encore adolescent.

« Il a une emprise sur lui et je n’ai aucune envie de le décevoir, car c’est lui qui façonne mon avenir dans cette formation », affirme le jeune apprenti.

Un quart jette l’éponge

Selon l’Office fédéral de la statistique, près d’un apprenti sur quatre jette l’éponge. Des apprentis au bas de la hiérarchie sociale, parfois considérés comme des laquais.

Et le risque de décrochage scolaire est important à l’adolescence, période charnière où la vulnérabilité est grande, et où une mauvaise expérience peut tout chambouler.

Sujet télé : Daniel Bachman et Feriel Mestiri

Adaptation web : Julien Furrer

 
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