Pourquoi n’a-t-il pas freiné d’urgence ? La famille et les proches de la victime, présents mardi à l’audience et accrochés aux lèvres du prévenu, n’auront jamais de réponse à leur question.
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Le jeune homme d’aujourd’hui, 24 ans, a confirmé « beaucoup de regrets “, ” dégoût envers moi-même » à l’époque des faits. Mais sur les conditions qui ont rendu possible la survenance du drame, « je n’ai aucune explication », a-t-il livré non sans difficulté, au terme d’un silence qui a paru interminable à la partie civile.
Le 15 avril 2022, alors qu’il roulait en soirée sur une route de campagne à proximité de Buissy, l’automobiliste percute frontalement une voiture à l’intersection entre la RD14 et la RD14E2. La voiture de la victime, âgée de 39 ans, s’est retrouvée sur son toit et a pris feu. La mère n’a pas survécu.
À 95 km/h au lieu de 80 km/h
Certes, le coupable n’avait perdu aucun point sur son permis, avait contacté les secours et n’avait consommé ni drogue ni alcool. Il n’a pas fui sa responsabilité et a répondu cette semaine à toutes les questions du tribunal et du parquet.
Mais les expertises réalisées suite à l’accident ont également révélé, outre l’absence de panne technique sur les véhicules et la non-utilisation du téléphone au volant, une vitesse excessive. Celle-ci a été estimée à 95 km/h au lieu des 80 km/h réglementaires sur cet axe. ” Vous avez vu le « stop » trop tard, vous êtes arrivé trop vite et vous avez pris la décision de tenter le coup » en décélérant au lieu de caler, résume le procureur adjoint.
Le prévenu comparaissait donc pour homicide involontaire. Une peine de 24 mois d’emprisonnement, dont 16 avec sursis, a été requise à son encontre ; les délibérations auront lieu le 9 juillet.
