Un match de football -Israël à haut risque et ultra-sécurisé

Un match de football -Israël à haut risque et ultra-sécurisé
Un match de football France-Israël à haut risque et ultra-sécurisé

Moins de deux heures avant le début du match -Israël, les supporters de football ont commencé à entrer dans le Stade de France, où un dispositif de sécurité exceptionnel a été installé dans un climat de tension suite aux violences de la semaine dernière en marge du match du Maccabi Tel-Aviv. à Amsterdam.

Les enjeux sportifs de cette rencontre en banlieue parisienne qui comptent pour la Ligue des Nations sont largement éclipsés par le contexte géopolitique.

“Nous ne céderons pas à l’antisémitisme”, a assuré le président Emmanuel Macron sur BFMTV avant le début de la réunion prévue à 20h45, à laquelle il participera en tribunes.

Garantir le match est devenu un enjeu important alors que l’Europe est confrontée à une montée des actes racistes et antisémites depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza en octobre 2023.

Au total, 4 000 policiers et gendarmes seront déployés autour et, rarement, au stade Saint-Denis, ainsi que dans les transports en commun et dans tout Paris.

Elisa, une Lilloise de 23 ans venue en famille et qui ne donne pas son nom, estime que l’omniprésence des forces de l’ordre autour du stade n’est pas “inquiétante”. Ce serait même souhaitable, selon elle, “car il y a des risques que des personnes violentes interrompent le match”.

Le stade Saint-Denis (80 000 places) paraîtra un peu vide puisque seuls 12 000 à 25 000 spectateurs sont attendus.

Il s’agit donc de la plus faible affluence de l’histoire de ce stade pour un match de football (36 842 spectateurs pour le match France-Nouvelle-Zélande en 2003).

“Ça gâche un peu la fête car il n’y aura que 15 000 personnes au lieu de 80 000 et il n’y aura pas beaucoup d’ambiance”, a déploré Matthieu Magron, supporter de l’équipe de France avant de faire scanner son billet près de la barrière.

Seuls les drapeaux français et israéliens seront autorisés dans le stade, tandis que les banderoles palestiniennes et les « messages politiques » seront interdits, a précisé Laurent Nuñez.

Les craintes de dérives se sont renforcées après les graves incidents qui ont suivi le match de Ligue Europa entre l’Ajax et le Maccabi Tel-Aviv, dans la nuit du 7 au 8 novembre à Amsterdam.

« Nous sommes là pour Israël »

Les partisans israéliens ont été pourchassés et battus dans les rues de la capitale néerlandaise, attaques qui ont fait entre 20 et 30 blessés et suscité l’indignation dans de nombreuses capitales occidentales. Avant le match, les supporters du Maccabi ont scandé des chants anti-arabes et ont brûlé un drapeau palestinien sur la place centrale du Dam.

Les autorités françaises ont catégoriquement exclu d’abandonner le match, ou de le transférer comme l’a fait la Belgique en septembre.

Israël a exhorté dimanche ses supporters à éviter de se rendre au Stade de France. Le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar a demandé jeudi soir aux autorités françaises de garantir “la sécurité des supporters israéliens”.

Emmenées par une association de défense de la communauté juive, plus de 600 personnes se sont rendues au stade en début de soirée jeudi à bord d’une dizaine de bus loués et placés sous sécurité policière maximale.

“Nous ne sommes pas là pour le football, nous sommes là pour Israël, nous devons soutenir l’équipe israélienne”, a déclaré Jean-Philippe Sirois devant l’un des bus.

Outre les forces de l’ordre, environ 1 600 agents de sécurité seront mobilisés au Stade de France et le RAID, unité d’élite de la police nationale, s’engage à assurer la sécurité de l’équipe israélienne, enfermée dans une bulle depuis son arrivée en France le Lundi.

Les autorités entendent sécuriser les lieux de culte et les communautés juives à Paris et en proche banlieue, selon une note de la préfecture de police (PP) consultée par l’AFP.

Le PP demande également à la police d’être plus vigilante sur les endroits où “les supporters (de la sélection israélienne) risquent de se rendre” porte Maillot, “les restaurants casher du 16ee e 17e arrondissement » de la capitale ainsi qu’à Levallois-Perret.

A Saint-Denis, sur la place du Front Populaire, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi soir pour dénoncer la tenue de ce match, a constaté un journaliste de l’AFP.

« Notre objectif est de dénoncer l’impunité d’Israël […]. Nous ne croyons pas pouvoir jouer pacifiquement sur un terrain de football, d’une part, et continuer à bombarder, de l’autre », a dénoncé au micro Neva Bekhtari, du collectif Urgence Palestine.

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