La livre sterling est tombée jeudi à son plus bas niveau face au dollar depuis début juillet, frappée par la hausse incessante de la monnaie américaine après la victoire de Donald Trump aux élections américaines.
Ces développements sont une nouvelle choquante pour les investisseurs britanniques, même s’ils garderont un œil sur le discours inaugural de la ministre des Finances Rachel Reeves à Mansion House devant les dirigeants de la ville, ainsi que sur les remarques du gouverneur de la Banque d’Angleterre, Andrew Bailey.
Reeves a déclaré à l’avance qu’elle souhaitait que la Grande-Bretagne crée une série de “mégafonds” dotés d’un nouveau pouvoir d’investissement pouvant atteindre 80 milliards de livres (102 milliards de dollars), dans le cadre du plus grand remaniement des retraites britanniques depuis des décennies.
La livre sterling a chuté de 0,6% face au dollar à 1,2632, son plus bas niveau depuis le 2 juillet, retombant à son plus bas niveau début août en milieu de matinée à Londres.
Le mouvement était largement conforme à celui de ses pairs. L’euro a chuté de 0,6% à son plus bas niveau de l’année et le dollar s’est apprécié d’environ 0,5% par rapport au yen japonais et au franc suisse. [FRX/]
“Le câble (sterling/dollar) tourne autour du dollar en ce moment”, a déclaré Nick Rees, analyste des devises chez Monex Europe.
L’augmentation des droits de douane et la restriction de l’immigration sous la nouvelle administration Trump devraient alimenter l’inflation, ce qui pourrait ralentir le cycle de réduction des taux à long terme de la Réserve fédérale.
Ces facteurs, ainsi que les attentes d’un déficit plus important et d’une croissance économique plus forte à court terme, poussent les rendements du Trésor à la hausse, apportant ainsi un soutien supplémentaire au dollar.
Le rendement du bon du Trésor de référence à 10 ans a augmenté jeudi à 4,483%, son plus haut niveau depuis juillet. [US/]
La livre sterling est restée stable face à l’euro, à 83,12 pence pour la monnaie commune. Il s’est progressivement renforcé ces derniers mois, « reflet du risque politique européen qui devrait être négatif pour l’euro », a souligné Rees, mettant en avant la situation en France et en Allemagne.
L’effondrement de la coalition au pouvoir en Allemagne la semaine dernière a contraint le pays à convoquer des élections anticipées prévues en février, tandis que le gouvernement français tente de faire adopter le projet de budget de l’année prochaine, même s’il lui manque une majorité au Parlement.