l’allié précieux du NPA… ou encombrant ?

l’allié précieux du NPA… ou encombrant ?
l’allié précieux du NPA… ou encombrant ?

Le NPA peut-il être membre du « Front populaire » malgré son soutien évident aux massacres du 7 octobre 2023 ? Si la présence de La France insoumise dans l’accord ne semble plus faire débat, celle du parti de Philippe Poutou pourrait être une ligne rouge pour les sociaux-démocrates.

Trop rassembler, c’est diviser ? Vous disposez de quatre jours avant de déposer officiellement vos candidatures aux élections législatives. Le Nouveau Parti anticapitaliste, mouvement trotskyste habitué aux scissions permanentes, saura-t-il créer une division au sein du nouveau « Front populaire » de gauche, qui rassemble l’extrême gauche, le Parti socialiste et les Verts ? Au cœur de la polémique, la position du NPA au soir du 7 octobre 2023.

Une position intenable

Dans un communiqué publié sur son site internet, le parti d’extrême gauche annonce son soutien total aux Palestiniens, sans jamais condamner les massacres de civils commis par le Hamas. Le NPA a déclaré son soutien à «des moyens de lutte auxquels ils ont choisi de résister»invitant la gauche à « rappelez-vous la nécessaire solidarité avec les luttes de résistance contre l’oppression et l’occupation ».

LIRE AUSSI : Le front populaire annonce avoir conclu « un accord de gouvernement », suivez notre direct

Ce soutien à “l’offensive […] de résistance » – qui a valu au parti de Philippe Poutou des poursuites judiciaires pour apologie du terrorisme – était passé sous le radar des médias le 7 octobre, mais a refait surface lorsque le NPA a annoncé « Répondre positivement à l’appel des sept organisations à l’origine du Front populaire. […] L’urgence est à l’unité contre le fascisme et à la construction d’une contre-offensive des classes populaires. »

La gauche toujours unie ?

Mais au sein de l’alliance de la gauche, certains se veulent rassurants sur les potentielles divisions qui pourraient rythmer le groupe au sujet du NPA. Par téléphone, Léon Deffontaines, ancienne tête de liste PCF qui n’a pas réussi à passer la barre des 5%, s’explique et donne des engagements sur la lutte contre l’antisémitisme : « Nous n’avons jamais tergiversé : nous ne sommes pas là pour compter les bons et les mauvais points, mais pour écrire une nouvelle page. Cette page doit être exemplaire, notamment dans la lutte contre l’antisémitisme. Si le NPA apporte sa signature, cela veut dire qu’au final ils sont clairs sur le projet politique que nous allons porter, et ce projet politique sera clair sur ces questions. »

LIRE AUSSI : L’étonnante faute d’orthographe sur le premier tract de campagne de la Renaissance

Contacté par Marianne, un cadre du Parti socialiste qui souhaite garder l’anonymat écarte toute polémique et justifie l’accord avec le Nouveau Parti anticapitaliste : « Nous ne sommes plus le 7 octobre. La polémique n’aura pas le même poids. Le NPA était déjà aux Nupes, la logique du rassemblement est qu’il y soit de nouveau. »

Un argument anti-« Front populaire » à droite

Gabriel Attal, éphémère Premier ministre et leader de la campagne législative du bloc Renaissance, s’est exprimé ce matin sur France inter sa “tristesse”espérant rallier tous les électeurs de gauche modérée à son camp : « J’ai fait campagne au Parti socialiste. Je suis triste de voir ce parti se ranger derrière la France insoumise. Je suis triste de voir les sociaux-démocrates se ranger du côté du NPA. […] Je suis triste de voir ceux qui ont été les défenseurs de Dreyfus aux côtés de ceux qui sont poursuivis pour apologie du terrorisme. »

LIRE AUSSI : «Dites non aux extrêmes» : Emmanuel Macron joue la défense et la peur

Dans la foulée, le parti Renaissance a partagé sur X (anciennement Twitter) deux visuels du NPA qui rappelait sa position favorable à ” résistance “ du Hamas, en prenant soin de citer le premier secrétaire du PS : « C’est donc avec le NPA qu’Olivier Faure et le Parti socialiste font alliance ? » Le leader du PS a déclaré sur RMC qu’il n’était pas a priori hostile à l’attribution de circonscriptions au nouvel allié : « Pour l’instant, je n’ai vu aucune circonscription attribuée au NPA… On peut avoir un candidat du NPA ! Ceux qui ne partageront pas le projet ne seront pas candidats ! »

Bernard Carayon, ancien député Les Républicains – et défenseur de l’alliance avec le RN – a exprimé son indignation : « Le Front populaire de Jaurès est rejoint par le NPA, qui fait l’objet d’une enquête pour apologie du terrorisme. Avant de justifier l’action du Hamas, il avait rejoint Rouillan, le terroriste tueur d’Action Directe. »

Le Pen saisit l’occasion

L’extrême droite, qui espère mobiliser contre le bloc de gauche en rappelant les erreurs des insoumis et de ses alliés contre l’antisémitisme, condamne également. « Le soi-disant Front populaire qui s’allie au NPA, l’extrême gauche la plus violente, soutien du Hamas et des émeutiers, entend accélérer l’effondrement des institutions et l’anarchie »a réagi Marine Le Pen sur X.

LIRE AUSSI : « Front populaire » : en 2019, François Ruffin théorisait déjà la nécessité d’une union de la gauche

Éric Ciotti, nouvel allié du RN après son projet d’alliance avec les troupes de Marine Le Pen et Jordan Bardella, raconte le même récit : « La menace du « front populaire » s’accroît avec l’élargissement du NPA. La seule réponse est l’union des républicains et des patriotes face au danger de l’extrême gauche ! » Il connaît le cordon républicain.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV le récit enregistré par les enquêteurs du « calvaire » d’une jeune fille de 12 ans
NEXT le coroner soulève de « sérieuses questions »