(Jérusalem) La tension entre Israël et le Hezbollah est encore montée mercredi avec l’annonce de la mort de six soldats israéliens et des frappes contre le Liban, qui ont fait au moins huit morts.
Publié à 6h29
Mis à jour à 18h37
Michel BLUM
Agence France-Presse
L’armée israélienne a annoncé la mort de six soldats tués au sud du Liban, portant à 47 le nombre de ses soldats tués dans les combats avec le Hezbollah depuis le début de son offensive terrestre en territoire libanais le 30 septembre.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a publié une photo sur le réseau social X de l’arbre symbole de l’unité Golani, une brigade de ces soldats, le cœur brisé dans les commentaires.
Il s’agit de l’incident le plus meurtrier pour l’armée israélienne en territoire libanais depuis le début de l’assaut terrestre, un autre ayant coûté la vie à six commandos dans les premiers jours.
Un peu plus tôt, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, avait promis de ne pas « lâcher le pied » face au mouvement islamiste chiite Hezbollah, contre lequel l’armée israélienne mène également une intense campagne de bombardements aériens à travers le pays. le Liban.
“Nous ne cesserons pas le feu, nous ne lâcherons rien et nous n’autoriserons aucun accord qui n’inclut pas la réalisation des objectifs de la guerre, et en particulier le droit d’Israël d’agir seul contre toute activité terroriste”, a déclaré M. » a déclaré Katz lors de sa première visite à la base de commandement du Nord de l’armée israélienne depuis sa prise de fonction la semaine précédente.
“Les positions se durcissent” du côté israélien, a déclaré à Paris le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, dont le pays porte une proposition de cessez-le-feu restée lettre morte.
« Capacité à frapper »
« Aujourd’hui, nous entendons des voix en Israël dire que le plus important est qu’Israël puisse, à tout moment, maintenir sa capacité de frapper au Liban », a-t-il ajouté.
Au total mercredi, “une soixantaine” de projectiles ou missiles ont été lancés mercredi depuis le Liban vers le territoire israélien, a indiqué dans la soirée l’armée israélienne.
Côté libanais, des raids aériens ont visé à plusieurs reprises mercredi la banlieue sud de Beyrouth, tandis qu’une frappe distincte contre une ville densément peuplée au sud de la capitale a fait huit morts, selon le ministère libanais de la Santé.
Quelques heures après les frappes visant la banlieue de Beyrouth, le Hezbollah a affirmé avoir lancé des drones explosifs sur le quartier général de l’armée israélienne à Tel-Aviv, où se trouve le ministère de la Défense, dans le centre d’Israël.
Interrogé par l’AFP, le porte-parole de l’armée israélienne a déclaré qu’il « ne réagissait pas aux allégations du Hezbollah ».
Une nouvelle frappe a visé la banlieue sud de Beyrouth dans la nuit de mercredi à jeudi après un appel à évacuer publié par l’armée israélienne, a constaté un vidéaste de l’AFPTV, après trois séries de frappes sur ce fief du Hezbollah en moins de 24 heures.
L’armée israélienne a également indiqué avoir intercepté mercredi 40 projectiles lancés depuis le Liban, dont au moins deux drones, précisant que ces attaques n’ont fait aucun blessé.
Le Hezbollah a de son côté indiqué avoir tiré des missiles dans la nuit de mercredi à jeudi sur des soldats israéliens déployés près de la ville de Bint Jbeil, au sud du Liban, ainsi que de Sa’sa, au nord du Liban. Israël.
L’armée israélienne a lancé le 23 septembre une intense campagne de bombardements au Liban, visant notamment les bastions du Hezbollah, et lancé une offensive terrestre dans le sud du pays le 30 septembre.
Plus de 3 360 personnes, en majorité des civils, ont été tuées selon les autorités libanaises depuis le début des affrontements en octobre 2023 entre Israël et la formation lourdement armée.
Deux civils israéliens ont été tués mardi par des tirs de roquettes, portant à 45 le nombre de civils tués dans le nord d’Israël par des tirs venus du Liban.
Le Hezbollah a ouvert un front contre Israël le 8 octobre 2023, au lendemain de l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas qui a déclenché la guerre en cours dans la bande de Gaza.
« Retour en urgence »
L’attaque a fait 1.206 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes, dont des otages tués ou morts en captivité.
Mercredi, le Jihad islamique palestinien, groupe armé allié au Hamas, a publié une vidéo manifestement récente de l’un de ces otages, Sacha Trupnaov, un Russe-Israélien de 29 ans, vivant.
Sa diffusion intervient quelques jours après que le Qatar, déplorant un manque de volonté et de sérieux de la part des deux parties, a annoncé qu’il cessait sa médiation entre les autorités israéliennes et le Hamas, en vue d’obtenir un cessez-le-feu à Gaza et la libération de des otages.
Cette « horrible vidéo […] souligne l’urgence du retour de […] “Les otages”, qui “n’ont plus de temps à perdre”, après les épreuves qu’ils ont endurées et alors qu’ils “font face à un risque accru de perdre la vie après plus d’un an de détention”, a réagi le Forum des familles, la principale association de proches. d’otages, dans un communiqué.
Sur les 251 personnes prises en otage le 7 octobre 2023, 97 sont toujours captives à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.
Les représailles militaires à l’attaque du 7 octobre ont fait 43.712 morts dans la bande de Gaza, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas pour ce territoire, jugé fiable par l’ONU.
Dévastée par les combats, la bande de Gaza est confrontée, selon l’ONU, à une crise humanitaire extrêmement grave, et la famine menace le nord du territoire, théâtre depuis des semaines d’une intense offensive militaire israélienne.