Par
Julia Gualtieri
Publié le
20 novembre 2024 à 18h58
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L’école Simone Veil de Magny le Hongre en Seine-et-Marne va-t-elle fermer ? Du côté de la mairie, l’hypothèse est sur la table, sans que rien ne soit décidé. Pour les parents, il faut cependant tout faire pour maintenir cette petite école de quartier, seul lieu public du quartier.
“Ça ne marche pas”résume Malik Idrici, tête de liste des parents d’élèves de l’école Simone Veil. A peine la dernière réunion avec la mairie avait-elle eu lieu que les parents ont lancé une pétition, jeudi 14 novembre. Au moment d’écrire ces lignes, elle a récolté 368 signatures.
«Nous sommes le secteur le plus dynamique de la ville»
« Valeur immense », « pilier de la communauté facilitant le renforcement des liens entre les familles du quartier »la présence de l’école est, selon eux, indispensable dans ce quartier très résidentiel.
C’est d’autant plus essentiel, estiment-ils, que le secteur continue de se développer : 86 logements sont attendus d’ici la fin de l’année et un autre programme, prévu pour 2027, est en chantier, avec cette fois 72 logements. Et d’autres parcelles sont destinées à être urbanisées.
Nous sommes le secteur le plus dynamique de la ville. On ne comprend pas le choix de la mairie. La mairie regarde à l’échelle mondiale, mais sur le secteur, cela n’a pas de sens.
Le représentant évoque ainsi l’arrivée prévue de « 39 enfants en âge scolaire selon la mairie » avec la prochaine livraison en décembre, le programme GreenAlley.
Plus que trois classes en 2025 ?
Toutefois, l’école, qui compte aujourd’hui quatre classes, devrait en perdre un l’année prochaineannonce la mairie. Contactée, la maire, Véronique Flament explique : « Nous avions déjà fait part de nos inquiétudes concernant les effectifs. Le 39 était une estimation basée sur les dernières livraisons.
Ou, ces estimations est monté beaucoup trop haut, poursuit-elle.
Sur les 40 premiers logements livrés, l’école Simone Veil a accueilli trois enfants. Il en reste 40, mais je n’en attends pas beaucoup plus. Nous aurions dû être réparés parce que le programme était censé être livré cet été, mais il a été retardé.
Il n’y aurait donc pas suffisamment de renouvellement pour compenser le départ du CM2. « Ils représentent actuellement un tiers de l’école », précise le maire, qui précise que l’équipe pédagogique n’est pas favorable au maintien de l’école avec seulement trois cours. « Cela ne permet pas un dynamisme suffisant au sein de l’équipe, il n’y a que des doubles niveaux… ce n’est pas idéal », ajoute-t-elle.
Des chiffres en chute libre
« Les prix de l’immobilier à Magny, la difficulté d’obtenir des crédits, font que nous avons majoritairement des familles avec des enfants plus âgés », ajoute Véronique Flament. S’il existe encore d’autres programmes prévus dans le secteur pour l’avenir, le baisse du taux de natalité cela ne la rend pas plus optimiste.
Vous devez vous en rendre compte. Depuis 2016 nous avons une baisse d’effectif de 4 à 5% en moyenne chaque année. L’année dernière, c’était 9 %. En 10 ans, nous avons perdu 38% de nos effectifs !
Sur les 54 chambres des quatre écoles de la ville, seules 35 sont actuellement occupées. « C’est logique, poursuit le maire. Nous avons eu un très fort pic de développement. Puis les parents sont restés, les enfants ont continué leur scolarité et nos écoles sont devenues vides, c’est mécanique.»
Une école presque neuve
Ce qui paraît surprenant, c’est que la mairie se retrouve à envisager fermeture d’école la plus récenteconstruit en 2015. « À l’époque, c’était nécessaire, mais il a toujours été pensé comme éphémère et construit pour être convertible », assure Véronique Flament. Pourquoi encore fermer celui-ci plutôt qu’un autre ? Deux autres fermetures de classes sont attendues l’année prochaine. Lorsque les parents soupçonnent des intérêts électoraux, le maire explique : « C’est la plus petite école et les autres écoles ont beaucoup plus de classes. Même avec les fermetures prévues, liées au départ du CM 2, l’école de Semailles compte 11 classes, Tabarly 7 et donc 6 l’année prochaine, Fauvet 13 donc 12… ».
Au nom de la stabilité des étudiants actuels, au nom de modernité des infrastructures et le proximitéles parents d’élèves réclament néanmoins que l’école Simone Veil soit préservée. « C’est une belle école, dans un écrin de verdure et c’est le dernier bâtiment pour lequel Simone Veil elle-même a donné l’autorisation d’utiliser son nom de son vivant, pour mémoire », explique Malik Idrici.
Accueillir des maternelles ?
Pour redynamiser l’école, les parents des élèves ont souhaité classes de maternelle ouvertes. D’ici là, les petits fréquentent l’école Fauvet. Mais l’option n’a pas été retenue et n’aurait pas eu l’aval de l’Éducation nationale, explique Véronique Flament.
D’un côté, cela demande beaucoup d’aménagements, dans la cour, dans les classes, il faut tout diviser en deux avec un côté crèche, un côté élémentaire. En revanche, le nombre d’élèves ne serait pas suffisant, explique l’Education nationale et créer des doubles niveaux à cet âge n’est pas propice. Cet avis est public, affiché au procès-verbal devant l’école.
Cependant, elle assure que rien n’est arrêté. « Ce n’est pas un sujet facile, mais le problème est là. Ne pas le regarder ne serait pas responsable. Elle invite ainsi tous les parents à une séance publique jeudi 21 novembre 2024 à 19h à la mairie pour en discuter. Mais le timing est serré et le point a été mis à l’ordre du jour du prochain conseil, le 25 novembre : « Si on doit modifier la carte scolaire, il faut le faire avant le 1er décembre », précise Véronique Flament.
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