Un nouvel accident mortel a coûté la vie à une femme de 56 ans à Mauvezin dans le Gers, mercredi 13 novembre 2024. Depuis le début de l’année, le nombre d’accidents graves dans ce département a augmenté par rapport à 2023 avec un plus grand nombre de décès. Et l’année n’est pas finie.
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La séquence noire se poursuit dans le Gers. Un nouvel accident a entraîné ce mercredi 13 novembre 2024 le décès d’une femme de 56 ans à 6 heures du matin à Lombez, route de Samatan.
Il s’agit du troisième accident mortel en trois semaines. Trois accidents et trois victimes. Le 24 octobre, une femme de 75 ans est décédée suite à une collision à Mauvezin. Deux jours plus tard, une jeune femme d’à peine 20 ans perdait la vie, également dans une collision frontale sur la RD 931 à Nogaro.
Avec ce dernier drame, le département a déjà enregistré un nombre de morts sur les routes plus élevé qu’en 2023 : 15 décès depuis le 1er janvier, soit deux de plus qu’en 2023, soit un à deux décès par mois. Et l’année n’est pas finie.
“Depuis le début de l’année, nous constatons une augmentation du nombre d’accidents graves qui génèrent davantage de morts et de blessés”, complète Julie David, directrice de cabinet du préfet Laurent Carrié et sous-préfet chargé du projet sécurité routière.
Au total, il y a eu à ce jour 127 accidents contre 126 en 2023 et 162 blessés contre 166 en 2023.
Comment expliquer autant d’accidents graves dans ce département ? Leur augmentation serait liée à un certain relâchement des comportements de conduite des Gersois, notamment en matière de vitesse alors que le réseau routier reste constitué de petites routes.
Il s’agit d’un réseau rural avec peu de 2×2 voies, pas d’autoroutes, un terrain vallonné, des routes étroites et sinueuses avec de nombreux obstacles comme des arbres, des talus, qui génèrent beaucoup plus de sorties de route. Il faut donc adapter sa vitesse
Julie David, sous-préfète du Gers, chargée du projet sécurité routière
Ce lundi 11 novembre, la police a procédé à l’une de ses nombreuses opérations de contrôle sur la Nationale 124, actuellement en travaux pour passer à 2×2 voies. En trois heures, ils ont constaté 16 violations. Parmi ceux-ci, deux excès de vitesse supérieurs à 50 km/h au-dessus de la limite autorisée, dont un commis par un conducteur titulaire d’un permis probatoire. Par ailleurs, deux autres infractions ont été constatées pour des vitesses supérieures à 40 km/h, dont une également réalisée avec un permis probatoire. “Dès qu’on peut prendre un peu de vitesse, on s’emballe», note Julie David.
Depuis le début de l’année, le nombre de contrôles a été augmenté. Depuis le 1er janvier, 764 permis ont été retirés à leur conducteur, soit à peine 14 de moins qu’en 2023. Des retraits liés à une vitesse excessive, à une consommation d’alcool ou de drogue. “Si l’on constate une stabilité des désistements liés aux excès de vitesse, on a une nette augmentation des désistements liés à la consommation d’alcool”, analyse le sous-préfet. Un tiers des licences retirées concernent également l’usage de drogues.
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Un autre facteur d’accident est le comportement dangereux et irresponsable des conducteurs qui effectuent des dépassements dangereux lorsque la visibilité n’est pas parfaite : «S’il y a un camion ou un camping-car devant, comme c’était le cas il y a quelques mois, on a peu de chances d’en sortir. »se souvient-elle.
En juin dernier, tuUne voiture et un camping-car sont violemment entrés en collision sur la Nationale 124 à Vic-Fezensac. La collision frontale a coûté la vie à un homme de 54 ans. Deux autres personnes ont été blessées lors de la collision.
Utiliser un téléphone portable en conduisant peut également conduire à une tragédie. Quelques dixièmes de seconde d’inattention peuvent coûter la vie.
Pour freiner la hausse des accidents graves,a préfecture, les associations de maintien de l’ordre et de sécurité routière, mène tout au long de l’année des actions ciblées visant à sensibiliser différents publics comme les scolaires, les seniors et les usagers vulnérables comme les cyclistes et les trottinettes.
le parquet d’Auch, Julie David organise également des formations de sensibilisation à destination des personnes, condamnées par la justice, dont le permis a été retiré.
L’idée n’est pas forcément d’apparaître en moraliste, mais de faire prendre conscience des risques que nous faisons courir aux personnes que nous transportons, aux personnes qui croisent, qui n’ont rien demandé.
Julie David, sous-préfète chargée du projet sécurité routière du Gers
Mais il semble qu’il y ait encore un long chemin à parcourir pour changer les mentalités au volant.
“Personne n’est en sécurité, personne ne peut se vanter d’avoir toujours eu un comportement exemplaire sur la route, insiste Julie David. Mais le problème est qu’on ne peut pas jouer avec la chance. Il suffit d’un verre d’alcool ou d’être fatigué, d’avoir des soucis, d’avoir l’esprit ailleurs en rentrant du travail pour que tout change. Il faut être hyperattentif.