Ce mercredi 13 novembre vers 8 heures du matin, les fumées poussées par le vent atteignent le collège Biganos, à 200 mètres du sinistre. Les étudiants regardent avec incrédulité la colonne blanche qui s’élève dans le ciel et les grandes échelles des pompiers en action. L’incendie qui s’est déclaré dans la nuit est quasiment maîtrisé, mais il résiste encore ici et là aux puissants tuyaux des trois gros camions placés de part et d’autre d’un vaste bâtiment inhabité de trois étages, dont les travaux étaient presque terminés. , et qui fut en grande partie détruit par les flammes en quelques heures. Il devait prochainement accueillir les gendarmes et leurs familles. La gendarmerie elle-même est située juste en face, le long de cette route départementale qui traverse Biganos, en plein centre-ville.
Les militaires sont aux premières loges de ce que le maire de Biganos, qui y a passé la matinée, Bruno Lafon, qualifie de « catastrophe ». «Je suis consterné. Ce bâtiment est maudit», a-t-il encore dit, accompagné de l’adjoint à la sécurité Alain Pocard. Cette construction d’un vaste bâtiment composé de quatre blocs a débuté en 2022, sous la direction de la Caisse des Dépôts qui pilote l’opération. Mais le chantier avait été retardé de plusieurs mois en raison des faillites successives des entreprises de BTP mandatées pour sa construction. Les travaux ont enfin été achevés pour cet immeuble composé principalement de grands appartements, T3 et T4, pour loger les gendarmes et leurs familles. Un incendie en a décidé autrement.
Cause inconnue
C’est grâce à un appel d’un habitant d’un immeuble voisin, vers 5 heures du matin, que les pompiers de Biganos ont pu intervenir très rapidement, rapidement appuyés par plusieurs casernes girondines, et un matériel très important dont de nombreux engins. Des drones ont également été utilisés pour des survols aériens, afin de détecter ce qui ne peut être vu du sol. Certains équipés de caméras thermiques permettent d’identifier les habitations invisibles de l’extérieur. La route départementale a également été fermée à la circulation.
« Lorsqu’un bâtiment est bardé de bois, cela crée un vide, une colonne d’air dans laquelle s’engouffre le feu. Ça peut aller très vite »
« Tôt ce matin, nous avons entendu beaucoup de bruit. Nous sommes sortis pour voir. L’incendie était impressionnant. Nous nous sommes préparés à partir, mais finalement nous n’avons pas été évacués », raconte un habitant d’un immeuble juste en face. Aucune évacuation n’a en effet été décidée, les pompiers parvenant assez rapidement à empêcher la propagation des flammes.
Ce bâtiment en bardage bois est situé au centre de Biganos, dans le périmètre de ce que l’on appelle la Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) qui prévoit la construction de 800 logements sur plusieurs années. D’importants programmes immobiliers et immeubles collectifs ont déjà vu le jour autour du bâtiment incendié. « Lorsqu’un bâtiment est bardé de bois, cela crée un vide, une colonne d’air dans laquelle s’engouffre le feu. Cela peut aller très vite. Heureusement, il n’y avait personne dedans », explique un pompier. Aucune victime n’a été signalée. Quant à la cause de l’incendie, elle est inconnue à ce stade mais les enquêteurs spécialisés dans la recherche des causes sont arrivés mercredi matin. Sur les quatre blocs de ce bâtiment, un a été sauvé, un autre a été touché et deux ont été complètement détruits par les flammes. L’enlèvement des débris et la sécurisation des lieux occupent alors une bonne partie de la journée des pompiers.