les débats se poursuivent devant la cour d’assises

les débats se poursuivent devant la cour d’assises
les débats se poursuivent devant la cour d’assises

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Éditorial Guingamp

Publié le

13 novembre 2024 à 10h06
; mis à jour le 13 novembre 2024 à 10h09

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À Saint-Brieuc, la cour d’assises des Côtes-d’Armor examine une affaire tragique : en juillet 2022, un enfant de trois ans a été retrouvé mort à Guingamp. Sa mère et son compagnon sont accusés

Commencés vendredi dernier, notamment avec la présentation des faits et les déclarations de plusieurs témoins dont le directeur d’enquête de la Brigade de Recherches de Gendarmerie de Guingamp ainsi que les secouristes, pompiers, SMUR, les débats ont repris mardi 12 novembre 2024 dans le matin.

Ce sont les deux médecins légistes qui ont pratiqué l’autopsie de la victime qui débutent cette journée. Le professeur Renaud Bouvet et le docteur Antoine Bigand, de l’IML (Institut médico-légal) de Rennes, experts près la Cour d’appel qui ont résumé leurs actions puis ont répondu aux différentes questions de la Cour et des parties. Le premier à la barre du tribunal de Saint-Brieuc, le second en visioconférence.

Causes du décès : traumatisme crânien et cérébral

Telles sont les conclusions du rapport d’autopsie. L’origine de ce traumatisme vient du fait de secouer l’enfant, une fois de manière extrêmement violente ou à plusieurs reprises, que ces praticiens ne parviennent pas à déterminer.

Il n’en reste pas moins que les lésions tant internes qu’externes sont nombreuses. Si vendredi dernier il évoquait une vingtaine de contusions sur le corps du garçon, pas moins de 67 lésions ont été constatées par ces médecins légistes.

Les explications de l’accusé ne correspondent pas aux conclusions médico-légales

Les explications fournies par Gaël Scoubart lors de l’enquête, selon lesquelles il aurait jeté le petit Eythan sur son lit samedi soir, ne peuvent expliquer les lésions cérébrales de la victime.

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Pas plus que le fait que le petit garçon se serait cogné la tête contre un mur ou au sol. Une blessure de ce type est identique à celles observées lors d’une chute de plusieurs étages ou d’un violent accident de la route.

Un autre hématome a également retenu l’attention, il se situe au niveau des artères carotides et résulte d’une pression prolongée et intense sur le cou de la victime. Ceci aurait pu provoquer une perte de conscience chez la victime qui n’aurait alors eu aucun réflexe de se retenir en cas d’éventuelle secousse.

Extrême maigreur

Le professeur Bouvet a insisté sur l’extrême maigreur d’Eythan D., qui ne pesait que 11,2 kilos pour un enfant de trois ans. À cet âge, seulement 1 % des enfants souffrent d’insuffisance pondérale.

Ce fut ensuite au tour de Mme Giorgia Tiscini, psychologue clinicienne à Rennes, experte auprès des tribunaux, de témoigner devant la Cour, également par visioconférence. Elle a parlé avec Lisa D. pendant la procédure.

Elle a commencé son discours en rappelant que l’accusée avait perdu sa mère alors qu’elle n’avait que onze ans. Ce traumatisme lui a causé une déconstruction psychologique entraînant une incapacité à prendre soin de son fils.

Cet expert a ensuite cité Lisa D. pour étayer ses explications. Parlant d’Eythan, elle a déclaré : « C’est déjà difficile de savoir qu’il est mort, je préfère ne pas savoir ce qu’il a enduré. »

Et détaillant la vie au sein de la maison familiale, elle a ajouté, en parlant de son fils : “Eythan était bien, il pouvait rester au lit toute la journée.”

Les services sociaux également entendus

Deux assistantes sociales du secteur de Guingamp ont également été appelées à témoigner. Il s’agit de l’assistante sociale de la gendarmerie du secteur de Guingamp ainsi que de la contacte de Lisa D. à la MDD (Maison du Département) de Guingamp.

Lisa D. a été vue six fois par l’une ou l’autre de ces personnes entre mars 2021 et juin 2022. La dernière nomination donnera également lieu à un signalement à la CRIP (Cellule de Recueil des Informations Concernées) de Saint-Brieuc.

Lors d’une de ces rencontres, Eythan restait dans le coin d’un bureau devant un puzzle, il parlait seul de façon incompréhensible, sa mère expliquait qu’il était dans sa bulle. Ils avaient surtout besoin d’une aide financière et alimentaire.

Une enquête de quartier unanime

Les voisins ont alors apporté leurs témoignages devant la Cour, tous ont été unanimes. Lisa D. était une voisine plutôt désagréable, irrespectueuse et qui pouvait se montrer impolie à leur égard.

Ils se souviennent avoir vu Eythan et sa mère marcher, mais seulement lorsqu’il était bébé. Par la suite, les rares fois où le petit garçon a été vu, il était accompagné d’un homme, pas toujours le même : frère, ami ou compagnon de la mère de l’enfant.

Une jeune fille de onze ans, résidant également dans le même immeuble, a raconté aux enquêteurs avoir vu Lisa D. seule le samedi 9 juillet 2022, en fin d’après-midi, en train de pleurer sur le parking. Cette dernière n’en a aucun souvenir, elle ne se souvient pas d’être sortie de chez elle ce soir-là.

Le président du Tribunal a ensuite donné lecture des auditions de plusieurs gendarmes intervenus le 10 juillet 2022 au domicile de Lisa D. Là aussi, les propos sont similaires. Un appartement dans un état déplorable, quasiment aucune émotion de la part de Gaël Scoubart, plutôt préoccupé par son chien.

Une triste circonstance ?

La mère de l’enfant a parfois manifesté une émotion qui semblait exagérée, des larmes que les gendarmes ont perçues comme résultant de son placement en garde à vue plutôt que du décès de son fils.

L’un d’eux a même déclaré : “Tous les policiers intervenus au domicile ce jour-là ont été touchés par le décès du petit garçon, ce qui ne semble pas être le cas de Lisa D.”

Sask.

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