l’essentiel
L’association Comité Causse Comtal a été créée en 1996. Elle intervient sur le territoire qui constitue le Causse Comtal et garantit le respect de son environnement et notamment du réseau souterrain.
L’un de ses membres, Jean-Claude Garrigou, a tiré la sonnette d’alarme lors de ses conférences tenues en 2019 et 2022 sur le thème de la cause de l’eau. Il a été conclu qu’il est nécessaire de contrôler les qualités biologiques, minérales et toxicologiques de ces eaux, afin de prévenir d’éventuelles pollutions.
Une analyse des eaux prélevées à la Source au sommet de Salles-la-Source, réalisée en septembre dernier, en période de soudure, aux frais de l’association, donne des résultats, publiés par le Labo Aveyron, qui font état de quatre contaminations microbiologiques inhabituelles. qui la rendent impropre à la consommation : l’eau n’est pas potable. Ce qui est le plus inquiétant, c’est la présence de la bactérie Escherichia Coli dans les selles humaines ou animales, qui doivent nécessairement provenir d’un mauvais traitement des eaux usées (fosse septique ou station d’épuration inefficace). Il s’agit d’une pollution plutôt récente et locale. Dans le cas présent, du fait d’un milieu karstique très fragile, le sol est très peu filtré.
« Face à cette contamination qui nous inquiète, nous devons tirer la sonnette d’alarme, avertir les autorités compétentes et leur faire prendre leurs responsabilités. Nous communiquerons les résultats à l’ARS, à l’Agence Adour Garonne et à la Commune de Salles-la-Source. de cette analyse S’agit-il d’une pollution permanente ou accidentelle ? Il est nécessaire de mettre en œuvre une surveillance continue de la qualité de l’eau et d’en rechercher les causes pour définir des mesures correctives et préventives. inquiètent les membres de l’association. Hormis ces contaminations, l’analyse décrit une eau moyennement dure, au Ph équilibré, peu polluée par les nitrates issus des engrais agricoles et riche en calcium ce qui serait bon pour votre santé mais moins bon pour vos canalisations.
Ces résultats sont cependant à prendre avec prudence car ils reflètent une situation à un moment précis et ne prennent pas en compte les phosphates, le potassium ou autres produits toxiques non analysés. Aucune trace d’huiles usées n’a été signalée, dont le risque avait été évoqué lors de pollutions des sols il y a une vingtaine d’années. Cela a entraîné l’arrêt de l’utilisation de l’eau coulant de Salles-la-Source comme eau potable et son remplacement par de l’eau de l’Aubrac.
« Mais on pourrait espérer dans un avenir proche, en s’intéressant un peu plus à ce bien commun, don de la nature, le transformer en eau de bonne qualité alimentaire. Merci au Causse Comtal qui capte et transporte cette Source d’eau inépuisable” concluent les membres du comité.