Les derniers sondages publiés mercredi ne donnent quasiment aucun résultat clair pour les quatre objets du vote fédéral du 24 novembre. L’extension des autoroutes serait refusée de justesse et le financement uniforme des prestations de santé (EFAS) plutôt accepté.
Concernant le droit du bail, la résiliation pour motif personnel apparaît comme le seul des quatre sujets qui ne laisse aucun doute. Il serait clairement rejeté, selon les deux sondages réalisés pour 20 Minutes/Tamedia et la SSR. Quant à la sous-location, les deux enquêtes se contredisent, mais la tendance est plutôt au rejet dans les deux cas.
L’explication
Droit des baux – résiliation pour convenance personnelle : le vote en trois questions
Publié le 28 octobre 2024 à 15h57 / Modifié le 29 octobre 2024 à 11h43.
Quel est l’objet ?
La Confédération souhaite faciliter la résiliation du bail pour convenance personnelle. Un propriétaire pourra résilier le bail d’un locataire pour des raisons « importantes et actuelles », au lieu de « urgentes ». Les prolongations de bail seront également plus courtes.
Qui est pour ?
Outre le Conseil fédéral, le Centre, le PLR et l’UDC défendent cette révision. Le camp du oui comprend également des milieux immobiliers et des organisations proches du secteur économique comme l’USAM. Leurs arguments : le projet clarifierait la question des besoins personnels et réduirait les délais des procédures judiciaires.
Qui est contre ?
Le Parti socialiste et les Verts comptent parmi les principaux opposants. L’Association suisse des locataires (Asloca) et les syndicats Travail.Suisse et Unia militent également pour le non. Leurs arguments : le projet viserait principalement à faciliter les résiliations de baux, afin de pouvoir augmenter les loyers par la suite.
Le non se renforce sur les autoroutes
Les deux enquêtes n’arrivent pas non plus au même résultat pour l’extension des autoroutes. Adopté de justesse, par 49% contre 48% dans l’un, il serait rejeté, par 51% contre 47%, dans l’autre. Par rapport aux premiers sondages du mois dernier, la tendance est claire : moins de oui et plus de non.
L’explication
Élargissement des autoroutes : le vote en trois questions
Publié le 24 octobre 2024 à 14h20 / Modifié le 29 octobre 2024 à 11h37.
Quel est l’objet ?
La Confédération souhaite réduire les embouteillages sur six tronçons autoroutiers, dont l’A1 entre Le Vengeron et Nyon, la seule de Suisse romande. Un montant de 4,9 milliards de francs est prévu, financé via le fonds des routes nationales et de la circulation urbaine.
Qui est pour ?
Hormis le Conseil fédéral, on retrouve parmi les partisans : Le Centre, le PLR et l’UDC. Le camp du oui comprend également des organisations proches des milieux économiques, comme l’USAM ou EconomieSuisse, et celles représentatives du secteur automobile, comme le TCS. Leurs arguments : le projet permettrait de fluidifier et de sécuriser la circulation.
Qui est contre ?
Les opposants comprennent le Parti socialiste, les Verts et les Verts libéraux. Des associations et ONG engagées dans la défense du climat et de l’environnement, comme ATE ou Pro Natura, militent également pour le « non ». Leurs arguments : trop coûteux, le projet éliminerait des zones, notamment agricoles, et générerait à terme davantage de trafic, d’embouteillages, de pollution et de bruit.
Pour l’EFAS, les deux enquêtes vont dans la même direction. Avec un feu vert étroit dans l’un (46% oui contre 44% non), et un oui clair dans l’autre (54%-37%).
L’explication
Financement uniforme des soins : le vote en trois questions
Publié le 28 octobre 2024 à 17h01 / Modifié le 29 octobre 2024 à 11h41.
Quel est l’objet ?
Le Parlement a décidé que les prestations ambulatoires couvertes par l’assurance obligatoire seraient financées à hauteur de 26,9% au minimum par les cantons et à hauteur de 73,1% au maximum par l’assurance maladie. Objectif : promouvoir les traitements ambulatoires et la coordination des soins pour soigner les patients avec le traitement le plus approprié et le moins coûteux.
Qui est pour ?
Outre le Conseil fédéral, le Parlement et les cantons, presque tous les partis sont favorables à cette réforme de la loi sur l’assurance maladie (LAMal). Parmi les sympathisants, on retrouve également des organisations du secteur de la santé: la Fédération des médecins suisses (FMH), PharmaSuisse ou encore les organisations faîtières de l’assurance maladie. Leurs arguments : le projet permettrait de freiner les dépenses de santé en évitant les hospitalisations inutiles et d’améliorer la qualité des soins.
Qui est contre ?
Dans le camp de l’opposition, seuls figurent le Parti socialiste et les syndicats. Leurs arguments : le projet augmenterait les primes et diminuerait la qualité des soins de longue durée à domicile et en EMS.
L’enquête 20 minutes/Tamedia a été réalisée en fin de semaine dernière par l’institut LeeWas auprès de près de 12.000 personnes, avec une marge d’erreur de +/- 1,6 point de pourcentage. Celui de la RSS est dû à l’institut gfs.bern. Plus de 10 000 citoyens ont été interrogés entre le 28 octobre et le 1er novembre, avec une marge d’erreur de +/- 2,8 points.