En 1982, le meurtre traumatisant de Dominique Dunne, jeune star de « Poltergeist »

En 1982, le meurtre traumatisant de Dominique Dunne, jeune star de « Poltergeist »
En 1982, le meurtre traumatisant de Dominique Dunne, jeune star de « Poltergeist »

Dans un mémoire diffusé ce mardi 11 juin aux Etats-Unis, l’acteur et écrivain Griffin Dunne raconte l’événement tragique qui a changé sa vie et celle de sa famille : le meurtre de sa sœur Dominique, star du film “Poltergeist”.

En 1982, sort en France un film qui devient vite culte : « Poltergeist ». Dans cette histoire d’horreur, la famille Freeling est victime d’effrayants phénomènes paranormaux. A l’écran, une jeune starlette se dévoile, Dominique Dunne. Elle joue le rôle de Dana, la fille adolescente de la famille. Dominique rêve de gloire à Hollywood. Son père, Dominick, est producteur de télévision et sa mère est héritière d’un ranch. Dans les années 1980, la jeune fille apparaît à l’écran dans les séries à succès, « Fame », « L’amour du risque ». Alors quand Tobe Hooper et Steven Spielberg lui ont proposé le rôle de Dana, elle était aux anges. Mais le rêve n’est que de courte durée. Le 4 novembre 1982, la Californienne est tuée par son petit ami, John Thomas Sweeney.

Dans ses mémoires ” Le club du vendredi après-midi : un mémoire de famille », le frère de la victime, Griffin Dunne, lui-même acteur et écrivain, raconte la tragédie qui a bouleversé sa vie. Il se souvient à quel point sa famille détestait John Sweeney. Le cuisinier est le premier petit ami sérieux de sa sœur qui, selon Griffin, cherche la lumière en sortant avec une star.

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Un mois avant de succomber, Dominique décide de rompre avec lui. Elle raconte alors à son frère la jalousie, la possessivité et la violence de son ex. Elle lui a dit qu’elle avait été étranglée au point de perdre connaissance. Mais la relation est toxique et Dominique a du mal à garder ses distances tandis que John tente de la reconquérir. Un jour au téléphone, il demande conseil à Griffin pour se rapprocher d’elle. « Reste loin d’elle, si tu touches encore ma sœur, je te tuerai », répond-il.

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Tout change le 30 octobre 1982. Ce jour-là, John Sweeney se rend chez Dominique, qui n’a alors que 22 ans. Après quelques mots échangés à travers la porte, elle accepte de sortir sur le porche. Mais une violente dispute éclate. A l’intérieur se trouve l’acteur David Packer avec qui Dominique répétait une scène. Il entend les cris de son ami et le bruit des coups, mais n’intervient pas. Puis, il découvre la jeune femme inanimée, elle vient d’être étranglée. Elle a passé quelques jours à l’hôpital, en état de mort cérébrale, avant de décéder.

Un procès scandaleux

L’horreur n’est pas terminée pour la famille Dunne. Le procès ressemble à une véritable trahison de la part de la justice. D’abord inculpé de tentative de meurtre, puis de meurtre une fois Dana décédée, John Sweeney bénéficie de poursuites réduites. Il n’a alors été jugé que pour homicide involontaire. Lors de son procès, le juge semble être de son côté. Alors qu’il tente un jour de s’échapper du tribunal, John Sweeney revient en larmes et s’excuse. Ce à quoi le juge répond : « Nous savons à quel point vous subissez de pression, M. Sweeney. »

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Il semble également convaincu par le récit de l’accusé selon lequel lui et Dominique étaient de nouveau ensemble et avaient l’intention de se marier et d’avoir un enfant. Mais Dominique, selon lui, a changé d’avis le 30 octobre, provoquant une dispute dont il affirmait alors ne plus se souvenir. John Sweeney a été reconnu coupable d’homicide involontaire, mais acquitté du meurtre. Il n’a purgé que trois ans et demi de prison.

La proposition d’un mafieux

Dans son livre, Griffin Dunne se souvient de sa colère. Le « Guardian » évoque sa colère, 40 ans après. Une colère contre le juge, contre les employeurs de l’accusé qui ont payé sa caution et contre David Packer, qui n’est pas intervenu pour aider son partenaire de cinéma. « Toute cette vieille colère a été ravivée », a-t-il déclaré. Il dit avoir même hésité un temps à répondre favorablement à la proposition d’un délinquant. Lors du procès, il est en effet approché par un mafieux qui lui propose de faire tuer l’ex-compagnon de sa sœur, sans rien lui donner en échange.

« J’ai dit à mon frère que nous avions la possibilité de trouver quelqu’un pour s’occuper du tueur à la prison du comté. Nous avons décidé de ne pas le faire tuer, mais de l’écraser, de lui écraser les mains, comme si nous commandions une pizza et choisissions différentes garnitures dans le menu. Et ce n’était que le début de notre folie ; cela a continué jusqu’à la fin. Même en l’écrivant, je me suis dit : ‘Je dois laisser tomber, parce qu’on ne peut pas vivre dans la haine'”, a-t-il confié au “Guardian”.

Finalement, il change d’avis et refuse de laisser quiconque attaquer son ennemi, pour ne pas vivre dans le ressentiment. “Mais je ne pardonnerai ni n’oublierai jamais”, dit-il. “Je vais donc m’assurer d’écrire l’histoire de la vie de ma sœur.” Selon les médias britanniques, John Sweeney a changé de nom à sa sortie de prison et serait toujours en vie.

Après le verdict, le père de Dominique a également choisi de se consacrer à l’écriture en écrivant un article dans « Vanity Fair » à partir des journaux qu’il a tenus tout au long du procès. Selon Griffin Dune, « Justice : récit d’un père sur le procès du meurtrier de sa fille » est le « document parfait pour préparer les familles à ce genre de choses ». S’adressant à « People », il ajoute : « C’est tellement marquant que je le donne à lire à des gens qui, je l’espère, seront dans ma vie… pour qu’ils comprennent des choses sur moi ».

 
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