Les propos de Nicolas Sarkozy ont suscité une vive polémique dans le monde éducatif et politique. Lors d’une conférence à Saint-Raphaël dans le Var, ce vendredi 8 novembre, l’ancien président de la République a tenu des propos chocs. Il a affirmé que les enseignants ne travaillaient que «24 heures sur 24 » et « six mois par an »minimisant ainsi l’étendue de leur charge de travail.
« On me dit qu’il n’y a pas assez de fonctionnaires dans l’Éducation nationale. Mais c’est une démagogie incroyable», a-t-il déclaré, avant de préciser : «Je ne critique personne, je ne veux embêter personne. Je raconte des faits. C’est 24 heures sur 24, et six mois dans l’année, car entre les vacances et les week-ends… ».
Ces propos, jugés réducteurs et éloignés de la réalité par de nombreux professionnels de l’enseignement et leurs syndicats, sont perçus comme une attaque directe contre le milieu éducatif.
Des propos qui suscitent l’indignation
Le SNUipp-FSU, principal syndicat de l’école primaire, dénonce ces propos comme du « professeur-bashing » et un manque de considération envers les enseignants. Guislaine David, porte-parole du syndicat, souligne également que l’ancien président de la République est à l’origine de « des milliers de suppressions d’emplois», ce qui a causé des « dégâts ». Les syndicats soulignent que l’enseignement ne se limite pas à la présence en classe, mais inclut de nombreuses heures de travail invisible, portant le total hebdomadaire bien au-delà des 24 heures évoquées par Sarkozy.
« Aucun support ne doit manquer »
Les propos de l’ancien président de la République, qui se vantait d’avoir réduit le nombre de fonctionnaires de 150 000 lorsqu’il était au pouvoir, a également fait réagir les hommes politiques.
Invité sur RMC-BFMTV ce mardi 12 novembre, le ministre de l’Éducation nationale a défendu la cause de l’enseignement. Face à la polémique et en soutien aux enseignants, Anne Genetet a déclaré “Je ne suis pas d’accord, je ne comprends pas ces propos, ça me surprend”. La veille, auprès de l’AFP, le ministre avait également réagi aux propos de Nicolas Sarkozy. « On ne peut pas dire que nos professeurs travaillent peu. Ils travaillent beaucoup dans des conditions parfois très difficiles », a souligné le ministre. Elle évoque même « des professeurs motivés, passionnés, engagés dans la réussite de leurs élèves »..
« Les professeurs des écoles françaises travaillent 30 % de plus dans l’année que leurs homologues allemands », a-t-elle également rappelé, estimant « qu’il faut soutenir nos professeurs, nos cadres. Aucun soutien ne devrait manquer.
Le premier secrétaire du parti socialiste, Olivier Faure, dénonce « un mépris des professeurs des écoles » sur son compte X :
Une enseignante répond, de son côté, avec humour :