Depuis, certaines leçons ont été tirées. À commencer par une meilleure collaboration entre les services de police et les professionnels de la santé mentale. Cette collaboration s’inscrit dans le cadre du projet pilote Imute, en vigueur dans trois zones de police bruxelloises et plusieurs hôpitaux, et a été lancé il y a un an par le ministre de la Santé Franck Vandenbroucke.
« Des médecins et des infirmiers sont venus collaborer avec nos équipes pour proposer d’autres solutions lorsque les forces de l’ordre sont confrontées à des personnes souffrant de troubles psychiques, ce qui est fréquent dans le quartier Nord » explique la porte-parole de la zone de police de Bruxelles Nord, Audrey Deraeymaecker.
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Pour garantir une efficacité maximale et être le plus réactif possible, une cellule de crise mobile peut être déployée pour assister les inspecteurs de police sur place et procéder à une première évaluation de l’état de la personne.
30% d’interventions en plus pour les personnes souffrant de problèmes psychologiques
Entre 2022 et 2023, les interventions policières en faveur des personnes souffrant de problèmes de santé mentale et des toxicomanes ont augmenté de 30 %. Cette hausse est bien visible autour des différentes gares SNCB et Stib. En 2021, il y a eu 78.564 hospitalisations pour problèmes psychologiques dans les salles d’urgence des hôpitaux belges, dont 7.677 – soit près d’une hospitalisation sur 10 – dans les hôpitaux du CHU Saint-Pierre, du CHU Brugmann et des Cliniques Universitaires Saint-Luc.
« Lorsque nous sommes confrontés à l’itinérance nous pouvons nous tourner vers le Samusocial, pour les victimes de violences sexuelles nous avons le Centre de Traitement Hospitalier Saint-Pierre et pour les personnes ayant des problèmes de drogue nous collaborons avec l’ASBL Transit. Mais ce n’est pas le cas. Nous n’avons pas vraiment de partenaire sur qui compter pour les personnes ayant des problèmes psychologiques. Le fait que nos inspecteurs de police puissent désormais faire appel à des experts est une avancée que je ne peux que saluer.” – assurait Michel Goovaerts, chef de la zone de police de Bruxelles-Capitale Ixelles, il y a un an.
Émotion palpable
L’émotion était palpable lors de la cérémonie d’hommage de ce dimanche. A 19h08, moment précis où l’irréparable s’est produit, les sirènes des véhicules de police se sont déclenchées. “La violence contre les policiers est inacceptable. La sécurité de nos policiers est essentielle et primordiale. a déclaré Olivier Slosse, chef de la zone de police de Bruxelles Nord. « Chaque jour, nous avançons avec détermination, dans la mémoire de Tommaso, même dans les moments les plus sombres, nous trouvons des raisons d’espérer. Depuis le 10 novembre 2022, un rapprochement important s’opère entre le monde de la police et le secteur de la santé mentale. Ce rapprochement, né de l’envie de comprendre et de collaborer, témoigne de la résilience et de l’ouverture d’esprit de notre organisation.
« Deux ans après l’attaque contre nos policiers, le District Nord reste au centre de nos priorités. Elle a été identifiée comme un point chaud régional dans la lutte contre le trafic de drogue et nous travaillons quotidiennement pour améliorer la sécurité et la coexistence de tous. acteurs concernés actifs et présents dans le quartier C’est ensemble que nous obtiendrons les meilleurs résultats. » ont déclaré les bourgmestres des trois communes concernées (Schaerbeek, Evere, Saint-Josse).
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