La Corée du Sud a annoncé qu’elle reprendrait, ce dimanche 9 juin, ses campagnes de propagande par haut-parleurs envers le Nord, dénonçant « l’escalade » de Pyongyang qui lui a envoyé la veille 330 nouveaux ballons. refuser.
“Nous installerons aujourd’hui des haut-parleurs vers la Corée du Nord et commencerons à diffuser” de la propagande, a indiqué la présidence sud-coréenne dans un communiqué, soulignant que “la responsabilité de l’escalade des tensions entre les deux Corées incomberait entièrement au Nord”.
Même si elles « pourraient être difficiles à supporter pour le régime » de Kim Jong Un, ces mesures « transmettront des messages de lumière et d’espoir à l’armée et aux citoyens nord-coréens », affirme Séoul.
Fin mai, la Corée du Nord a commencé à envoyer à son voisin du sud des centaines d’aérostats chargés de sacs remplis de déchets divers, allant des mégots de cigarettes aux excréments d’animaux.
Après avoir annoncé y mettre fin le 2 juin, elle a repris samedi, en réaction à l’envoi cette semaine vers le nord par des militants sud-coréens de ballons chargés de tracts de propagande et de clés USB contenant de la K-pop et des séries télévisées.
L’armée sud-coréenne, qui s’est déclarée samedi en état d’alerte, a estimé dimanche à près de 330 le nombre de nouveaux ballons remplis de détritus envoyés la veille par Pyongyang.
“Jusqu’à présent, environ 80 (ballons) sont tombés dans notre région et rien n’est actuellement identifié dans les airs”, a déclaré l’état-major interarmées de Séoul dans un communiqué.
L’analyse de ces ballons montre qu’ils ne contenaient “aucune substance dangereuse”, a-t-elle précisé dimanche. Elle a toutefois averti ses citoyens de rester à l’écart de ces aérostats et de signaler leur présence aux autorités.
Risque de « conflit armé »
Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a suspendu mardi l’intégralité de l’accord de détente militaire de 2018 avec la Corée du Nord.
Signé alors que les relations entre Séoul et Pyongyang étaient meilleures, l’accord de 2018 visait à réduire les tensions dans la péninsule, notamment le long de la frontière.
Sa suspension totale permet à Séoul de reprendre ses exercices de tirs réels et de relancer ses campagnes de propagande contre le régime du Nord via des haut-parleurs le long de la frontière.
Le Sud affirme mener ce type de propagande, qui remonte à la guerre de Corée (1950-1953), en représailles à ce qu’il considère comme des provocations nord-coréennes continues.
Elle l’a utilisé pour la dernière fois en 2016, après le quatrième essai nucléaire de Pyongyang.
Lors de ces campagnes, Séoul utilise d’immenses mégaphones pour diffuser de la K-pop ou de la propagande anti-régime dans les zones proches de la zone démilitarisée séparant les deux pays, qui restent techniquement en guerre.
Ces diffusions de messages exaspèrent Pyongyang, qui a déjà menacé de viser les enceintes avec son artillerie si elles n’étaient pas éteintes.
“Il est très possible que la reprise des messages par haut-parleurs conduise à un conflit armé” et que “la Corée du Nord reprenne ses tirs en mer Jaune ou qu’elle tire sur des ballons si le Sud en renvoie à nouveau”, a déclaré Cheong Seong-chang, directeur de la stratégie pour la péninsule coréenne à l’Institut Sejong, a déclaré à l’AFP.
La Corée du Nord aurait également tenté de brouiller les signaux GPS pendant plusieurs jours fin mai, sans apparemment réussir à entraver toute activité militaire sud-coréenne.
“Il est probable que ce type de provocation se manifestera également sous une forme beaucoup plus forte en mer de l’Ouest”, a ajouté Cheong Seong-chang.
