Dans un tweet récent, Jean-Michel Aphatie a trouvé drôle d’indiquer que Cyril Hanouna était « visiblement au bord du gaz « . Concernant le niveau de Crématoire de Durafour « . Imaginons un instant que M. Bardella se soit permis ce genre de dérapage ; l’indignation aurait été unanime.
En réalité, nous sommes aujourd’hui confrontés à un nouvel antisémitisme qui n’a rien à voir avec le vieil antisémitisme ringard des années 1930. Il repose sur trois piliers : l’hostilité envers les Juifs dans une grande partie du monde musulman, la résurgence de l’antisémitisme de gauche et le wokisme.
En Europe, ce nouvel antisémitisme décomplexé, qui n’hésite pas à recourir à la violence comme on vient de le voir à Amsterdam, trouve un terrain fertile chez une partie des populations arabo-musulmanes qui importe sur notre territoire le conflit entre Israël, le Hamas et le Hezbollah. continent. Et qui se nourrit des invectives contre les juifs (et les chrétiens) contenues dans le Coran. La présence importante de ces populations finit par entraver la liberté d’action de certains gouvernements européens. Tout le monde se souvient du refus d’Emmanuel Macron de participer à la marche contre l’antisémitisme après le 7 octobre. Cette réticence à nommer les choses est le signe de la vilaine peur de certains de nos dirigeants face aux réactions possibles de notre propre « rue arabe ». Un terrain fertile et un terrain électoral pour certains.
Antisémitisme : retour aux sources
Une partie de la gauche est revenue à l’antisémitisme qui était d’abord l’apanage de la gauche au XIXe sièclee siècle. Pas d’antisémitisme à la cour de Louis-Philippe, pas plus qu’à celle de Napoléon III, mais au contraire un antisémitisme virulent chez les idéologues de gauche qui dénonçaient la puissance du capitalisme juif. Proudhon n’a pas hésité à affirmer : « Le juif est par tempérament anti-producteur… c’est un intermédiaire, toujours frauduleux et parasitaire. » Marx n’était pas en reste car il considérait que les Juifs avaient « a pris la tête de la contre-révolution » (Gazette rhénane1848) et que « le dieu du juif (argent) n’est qu’un projet illusoire « . On assiste enfin à une sorte de retour aux sources, sans doute plus opportuniste qu’idéologique. Il y a en effet une manne électorale à récupérer, et qui plus est dans une population démographiquement fertile qui pourrait représenter une force électorale importante dans le futur. Qui sait, ouvrir la porte au pouvoir ? En soumission, car les fameuses et vagues « valeurs de la République » auront peu de poids comparées à celles de l’Islam conquérant.
La vieille lune de la lutte entre opprimés et oppresseurs
Enfin, le wokisme, qui a fait de la lutte « décoloniale » un axe de son action militante, voit en Israël une continuation du colonialisme occidental qu’il faut éradiquer. Dans ce bricolage idéologique, les Palestiniens jouent le rôle de populations colonisées et opprimées et les Israéliens celui de colons occidentaux détestés. C’est ainsi qu’une partie de la petite bourgeoisie de gauche qui déteste son histoire et sa civilisation, et finalement se déteste elle-même, a fait des pro-palestiniens, et surtout des antisémites, un cheval de bataille. C’est le retour à la vieille lune de la lutte entre opprimés et oppresseurs qui serait le moteur de l’Histoire, la lutte des classes revisitée. réveilléen vérité très indigeste mais qui ne rebute pas les jeunes bourgeois bourrés.
Ce cocktail infâme produit un antisémitisme décomplexé qui encourage, voire justifie, la violence contre les Juifs. L’extrême gauche l’accepte tranquillement, comme une partie de la caste médiatique, et peine à reconnaître le caractère terroriste du Hezbollah ou du Hamas et semble trouver excusables l’attentat du 7 octobre ou la prise d’otages, pratique habituelle des occupants nazis.
La situation en Terre Sainte est extrêmement compliquée et le développement des colonies juives en Cisjordanie n’a fait que rendre plus complexe la résolution de la question palestinienne. Mais rappelons que la résolution 181 de l’ONU du 29 novembre 1947 prévoyait la création d’un Etat juif, d’un Etat arabe et d’un corps séparé pour Jérusalem, placée sous administration internationale. C’est l’attaque immédiate des États arabes qui a rendu cette proposition raisonnable impossible en principe et a conduit, après des conflits sans cesse renouvelés, à la situation que nous connaissons.
Il est permis à chacun de contester la politique d’Israël, mais il est indécent de sombrer dans l’antisémitisme le plus ouvert. Israël mène une guerre et c’est sa survie qui est en jeu. Il est désolant de constater que les journalistes militants et les hommes politiques de gauche n’hésitent pas à reprendre l’antisémitisme le plus décomplexé. Avec les conséquences que l’on connaît ou voit à Amsterdam comme en France.
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