Cinq points à retenir de la déclaration solennelle de Louis Mapou

Cinq points à retenir de la déclaration solennelle de Louis Mapou
Cinq points à retenir de la déclaration solennelle de Louis Mapou

Dans une longue allocution diffusée en direct sur NC la 1ère, le président du gouvernement a appelé la population au calme et à la responsabilité, plus de trois semaines après le début des émeutes en Nouvelle-Calédonie.

L’exercice était attendu et scruté par de nombreux Calédoniens. Le président de l’exécutif local, visiblement ému, a fait une déclaration solennelle sur l’état du territoire, trois semaines et demie après le début des émeutes. Un discours de 26 minutes structuré autour d’un appel à l’apaisement et aux responsabilités de chacun. Que faut-il retenir ?

Pour commencer, Louis Mapou a d’abord eu un mot pour « familles endeuillées » depuis le début de la crise, celles des civils, des gendarmes aussi sans oublier « les nombreux décès survenus pendant cette crise en raison du manque d’accès aux soins vitaux ».

Le président a par la même occasion confirmé une information, celle de la mort d’une huitième personne par balle depuis le 13 mai. « Je voudrais réitérer ma tristesse pour ce jeune de Païta qui vient de nous quitter au Médipôle ce matin, et dont je connais les parents sont issus de la grande chefferie de Païta »a-t-il confié.

Selon nos informations, il s’agit d’une des deux personnes blessées lundi à Païta. Le communiqué du procureur de la République Yves Dupas précise que l’homme est décédé ce vendredi soir.

Le président a poursuivi avec un message critique adressé aux deux camps politiques, en s’adressant d’abord aux séparatistes, qui « faire preuve d’une gestion trop mesurée de ces événements puisque très peu ont pris position.»

“Je ne veux pas croire un seul instant que l’émancipation pour laquelle nous travaillons depuis tant d’années se construit sur la destruction de ce que nous avons déjà réussi à réaliser”, a souligné le cadre d’UNI, en soulignant « un énorme gâchis collectif qui nous rend triste. »

Avant de conclure par une demande claire : celle de « s’engager à travailler avec les CCAT, qui sont leur émanation dans ces événements, et avec la jeunesse favorable à une désescalade pour rétablir la situation ».

Critique de son propre camp, Louis Mapou ne l’est pas moins à l’égard des non-indépendantistes, fustigeant les Loyalistes et le Rassemblement : « Ils continuent d’exceller dans une escalade permanente, dans des discours et des actions qui alimentent le climat de violence existant ».

“C’est sans aucun doute dans la direction politique collective des affaires du pays qu’une part importante de la responsabilité à assumer réside”a-t-il conclu, appelant les personnalités politiques à « S’engager résolument dans des discussions approfondies sur l’avenir et s’éloigner des stratagèmes électoraux à court terme. »

Autre élément responsable de la crise selon Louis Mapou : la loi constitutionnelle visant à débloquer le corps électoral. Elle « a rouvert une blessure qui nous a mis beaucoup de temps à cicatriser et à cicatriser »a déclaré l’élu, faisant le lien avec « les mêmes décisions unilatérales prises pour le statut Lemoine en 1984 et le statut Pons en 1987 ».

Tout en appelant Emmanuel Macron à “expliquer avec plus de clarté ses intentions en faveur du retrait de ce projet de loi pour le remplacer par une loi relative à un accord sur un projet politique concernant l’avenir du pays”l’ancien conseiller municipal de Païta a estimé que le texte actuel ne pouvait, quoi qu’il arrive, ne pas “continuer”.

Le récent voyage du chef de l’Etat et l’affirmation selon laquelle il n’y aurait pas de passage forcé « a sonné le glas de son lent abandon ». “Au vu de l’écho qu’ont reçu ces événements (…) il est difficile d’imaginer que le président de la République veuille encore présenter ce projet de Constitution”, a-t-il indiqué.

« C’est pourquoi j’appelle les dirigeants du CCAT, ses relais locaux et la jeunesse du pays à lever les barrages routiers, les blocus, et à faire cesser toutes les dérives »a lancé Louis Mapou, estimant néanmoins que « Leur mobilisation a contribué à faire prendre conscience de l’acuité des problèmes sociaux et de l’attention nécessaire qu’ils nécessitent ».

Un appel à lever les barrières renouvelé quelques minutes plus tard, notamment au vu des difficultés d’approvisionnement, d’accès aux soins et à l’éducation. « C’est le même appel que j’ai lancé aux présidents du Sénat coutumier et des huit conseils coutumiers »a précisé le représentant de l’exécutif local.

Dernier grand axe du discours : la demande d’aides beaucoup plus importantes de la part de l’Etat. Les mesures annoncées il y a quelques jours par Bercy ne participeront pas « ne finançant que la moitié des besoins. C’est bien entendu largement insuffisant compte tenu de la situation financière de la Nouvelle-Calédonie. ».

« J’ai écrit au président pour demander que le soutien de l’État garantisse le financement des besoins pendant trois mois, en attendant que le plan de reconstruction soit défini plus précisément »a indiqué Louis Mapou qui a immédiatement fait une autre annonce.

Le gérant a « a réuni des diplomates de pays amis pour discuter de la situation avec eux » et demande « soutien à la reconstruction ». L’Australie, la Nouvelle-Zélande, Vanuatu, le Japon, l’Indonésie, les pays de la Communauté du Pacifique et l’Union européenne ont notamment été cités. Louis Mapou en a également profité pour remercier Wallis et Futuna, “pour l’effort exceptionnel de 20 millions de francs qu’il a accordé en solidarité avec la Nouvelle-Calédonie”.

Retrouvez via ce lien l’intégralité du discours diffusé ce samedi 8 juin sur NC la 1temps.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV la dictée tirée de La Salle des Officiers – .
NEXT Prix ​​du gaz, démarque inconnue, nouveau plan d’économies… Ce qui change au 1er juillet