Israël, en guerre avec le Hamas et le Hezbollah, a mené dimanche des attaques à Gaza et au Liban qui ont fait des dizaines de morts, selon des sources palestiniennes et libanaises. De nombreux enfants sont notamment morts.
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10 novembre 2024 – 12h49
(Keystone-ATS) L’armée israélienne cherche à neutraliser les deux mouvements islamiques, suite au début de la guerre à Gaza déclenchée par une attaque palestinienne du Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre 2023.
En représailles, elle a lancé une offensive destructrice qui a fait des dizaines de milliers de morts et déclenché une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien de Gaza, situé à la frontière sud d’Israël.
En soutien au Hamas, le Hezbollah a ouvert le 8 octobre 2023 un front contre Israël, qui a dégénéré en guerre ouverte le 23 septembre avec une campagne d’intenses attaques israéliennes, principalement contre des bastions du mouvement libanais.
Corps déchiquetés
Dimanche, la Défense civile palestinienne a fait état d'”au moins” 25 morts, “dont 13 enfants”, lors d’une attaque contre la maison de la famille Allouche à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza.
« Ce matin, vers six heures, il y a eu une forte explosion. Quand nous sommes arrivés ici, nous avons trouvé des corps mutilés ! Nous voulons la sécurité et la paix », a déclaré Abdallah Najjar, un ami proche de la famille Allouche, au milieu des destructions.
Une autre attaque a visé une maison dans la ville de Gaza, également dans le nord, tuant cinq personnes, selon la Protection civile. « Les civils sont toujours sous les décombres. » Contactée par l’AFP, l’armée israélienne a indiqué qu’elle « examinait ces informations ».
Depuis le 6 octobre, les troupes israéliennes mènent une offensive aérienne et terrestre contre le nord de la bande de Gaza, notamment à Jabalia, où le Hamas tente, selon eux, de réorganiser ses forces.
« L’enfer sur Terre »
En décimant ses dirigeants ces derniers mois, l’armée a porté de sévères coups au Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, deux ans après le retrait d’Israël du territoire qu’il occupait depuis 38 ans.
Depuis le début de la guerre, Israël a assiégé les quelque 2,4 millions d’habitants de Gaza, dont la plupart sont déplacés et vivent dans des conditions décrites comme désastreuses par les Nations Unies.
Selon les données du ministère de la Santé du Hamas, plus de 43 603 Palestiniens ont été tués lors des représailles israéliennes à Gaza, pour la plupart des civils.
Le territoire palestinien est un véritable « enfer sur terre » pour le million d’enfants qui y vivent, a déclaré l’Unicef en octobre. L’ONU a averti samedi dans un rapport que “le seuil de la faim pourrait avoir déjà été dépassé ou sera dépassé dans un avenir proche” à Gaza. Un rapport jugé « biaisé » par Israël.
Vaines tentatives
Toutes les tentatives faites depuis le début de l’année par les médiateurs – Qatar, Egypte, Etats-Unis – pour parvenir à un cessez-le-feu avec libération des otages ont échoué.
Le Qatar a annoncé samedi avoir suspendu la médiation. Il “reviendra sur cette question quand Israël et le Hamas feront preuve de sérieux” dans les négociations, a déclaré le ministère des Affaires étrangères à Doha.
Au moins 20 morts au Liban
Au Liban, à la frontière nord d’Israël, au moins 20 personnes, dont trois enfants, ont été tuées dans une attaque israélienne dans la ville chiite d’Aalmat, située dans une région à majorité chrétienne au nord de Beyrouth, a indiqué le ministère de la Santé.
Une attaque israélienne a également visé une maison à Baalbeck, dans l’est du Liban, fief du Hezbollah, selon l’agence de presse nationale Ani.
Sauveteurs tués
Et dans le sud, où le Hezbollah est également présent, trois secouristes affiliés à ce mouvement ont été tués dans une attaque contre leur centre à Adloun, selon le ministère libanais.
Outre les frappes aériennes quotidiennes, les troupes israéliennes mènent depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du pays, à la frontière avec le nord d’Israël.
Israël affirme vouloir neutraliser le Hezbollah dans les régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour chez eux de quelque 60 000 habitants du nord d’Israël déplacés par les tirs du mouvement pro-iranien.