Premièrement, c’est un désastre démographique. À ce jour, entre 400 000 et 500 000 Russes ont été tués au combat. Aucun autre pays industrialisé n’a connu une telle effusion de sang depuis 1945.
Le taux de pertes russes a atteint son plus haut niveau en novembre 2024 : 78 000 morts, selon les journalistes du New York Times. Pour quoi ? Eh bien, parce que Poutine cherche à occuper une position plus favorable alors que les négociations se profilent.
Sa décision d’envahir l’Ukraine en février 2022 a déjà provoqué la fuite de centaines de milliers de Russes, probablement 1 million.
Ces conséquences aggravent la situation d’un pays frappé depuis trente ans par un fort déclin démographique.
Et en 2021, la Russie avait déjà perdu plus d’un million d’habitants, dont 660 000 à cause d’une gestion désastreuse du Covid.
Par ailleurs, sur le plan économique, cette guerre engloutit 40 % du budget de la nation.
L’ensemble de l’appareil de production est contraint de servir les opérations militaires ; les usines fonctionnent à pleine capacité, mais le pays manque de travailleurs. Et comme il s’agit d’une économie de guerre, l’inflation monte en flèche ; le rouble n’a jamais été aussi bas depuis la chute de l’URSS…
Quel avenir pour la Russie ?
Dans l’immédiat, selon la Banque centrale russe, sa croissance en 2025 n’atteindra pas 1%, alors qu’elle sera de 1,8% dans les pays développés, de 4,5% en Chine et de 6,5%. en Inde.
Il faudra de nombreuses années pour rétablir l’économie.
La Russie est de plus en plus dépendante de la Chine, non seulement pour son économie, mais aussi pour l’immigration chinoise, car les besoins de sa population sont accrus par la guerre.
On le voit, la Russie est même devenue dépendante de la Corée du Nord pour peupler son armée…
Enfin, l’invasion de l’Ukraine a élargi et renforcé l’OTAN. Poutine se retrouve plus encerclé que jamais ; elle a conduit au réarmement des Européens et ils attendront longtemps avant de lever toutes les sanctions.
La décision d’envahir l’Ukraine est catastrophique pour la Russie, mais elle préserve Poutine, au moins pour un temps, car la guerre était pour lui une réponse à la remise en cause croissante de son pouvoir par la société russe.
Pour justifier la guerre, Poutine invoque la « Grande Russie » ; en réalité, c’est l’état de guerre qui permet de maintenir les Russes sous une domination ferme.
Une fois cette guerre stoppée et son échec constaté, chacun pourra lui demander des comptes et pas seulement pour ses conséquences tragiques.
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