Un Ligérien va participer au Vendée Globe de manière insolite. Dans son bateau installé sur son terrain à Saint-Julien-Molin-Molette, il vivra la célèbre course de voiliers en temps réel, mais virtuellement. Un tour du monde immobile.
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A chaque édition du Vendée Globe, une course virtuelle se déroule également en parallèle. Le jeu Virtual Regatta rassemble plusieurs millions d’utilisateurs, passionnés de voile, à travers le monde. Il permet aux joueurs de participer à une course virtuelle qui se déroule en temps réel. Le jeu simule notamment les conditions météorologiques rencontrées par les skippers lors de cette course à la voile.
Lorsque les quarante skippers s’élancent des Sables-d’Olonne vers la célèbre course à la voile autour du mondeEn solo et sans escale ni assistance, les concurrents du Vendée Globe virtuel prendront également le départ. Parmi eux, Bernard Poiteau, un bar de la Loire. Il s’apprête à vivre l’aventure sans quitter le sol des vaches.
« Je n’ai ni l’âge ni l’argent pour faire le Vendée Globe. Je me suis dit : je vais le faire dans mon pré et mon plus grand désir est d’être le premier marin des prés à faire le tour du monde. » explique Bernard Poiteau, retraité et ancien officier de justice. Le bateau a été acheté un euro sur internet.
Ce dernier a déjà enfilé son imperméable jaune et ses bottes, prêt à larguer les amarres pour affronter la haute mer et les rafales. Dans la Loire, Bernard prendra également la mer, mais depuis son jardin, pour un tour du monde à l’arrêt. Pendant près de deux mois, il vivra comme un skipper, dans son bateau installé sur les hauteurs de Saint-Julien-Molette.
Places de stationnement, nourriture pour deux mois, gestion écologique des déchets… rien ne manque pour participer à cette aventure : « Je suis complètement indépendant. Je serai en conditions réelles, 22 heures sur 24. Mon médecin m’a obligé à marcher pendant une heure et demie. Il y aura une demi-heure pour me laver, ce que je ne ferai pas dans le bateau »explique le concurrent. Le retraité de 71 ans craint cependant le froid et l’humidité.
Bernard participera à cette course sur sa tablette. Il devra ajuster son parcours toutes les trois heures, de jour comme de nuit, pour suivre le rythme des concurrents et affronter les éléments.
durée de la vidéo : 00h02mn11s
Le Vendée Globe en mode virtuel sur un bateau à terre
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©France 3 Rhône Alpes
Le Ligérien prévoit également de tenir un journal de bord de son aventure. « Une page sera consacrée à mon ressenti sur mon bateau, avec le froid et l’humidité. Une autre page dira où j’en suis dans la course. L’objectif pour moi est de me battre contre les 40 bateaux du Vendée Globe. Ils courent tous comme moi pour une association, car je navigue pour l’association Anticyclone du Père Riffard à Montreynaud.
Une association dont Bernard est membre. « L’anticyclone, il chasse la dépression et ramène le ciel bleu », commente Bernard. Soutien infatigable des sans-papiers, le père Riffard les a accueillis pendant des années dans son église Sainte-Claire. Il est décédé l’été dernier. Bernard espère faire mieux connaître l’association. « Nous espérons recevoir des donateurs un euro par jour, pour chaque jour où je reste sur le bateau »ajoute le concurrent virtuel.
Bernard compte arrêter la course à l’arrivée du premier bateau officiel. Pour le concurrent ligérien, ce défi est aussi une manière de saluer le courage des migrants qui ont traversé la Méditerranée. “Ils me racontent comment ils se sont retrouvés seuls, sur des radeaux… Ils ont fait d’immenses traversées.” Pour Bernard, s’investir personnellement dans cette course est une manière “honorer” ces demandeurs d’asile.