Le Parquet fédéral a été contacté après que deux incendies suspects se soient déclarés cet été à Genève au consulat de France et à la mission algérienne auprès de l’ONU, a révélé vendredi la RTS. Le Quai d’Orsay à Paris a été informé de la situation.
A Genève, le Consulat général de France et la Représentation permanente de la République algérienne auprès des Nations Unies et des organisations internationales ont pris feu cet été, à quelques jours d’intervalle. Ces incendies simultanés intéressent la justice fédérale, qui soupçonne un incendie criminel, a appris la cellule d’enquête de la RTS.
Les faits remontent aux 13 et 15 août. Mardi 13 août, c’était la première fois que la Mission algérienne auprès de l’ONU, basée à Bellevue, était victime d’une catastrophe. L’incendie s’est déclaré en pleine nuit dans une cuisine du rez-de-chaussée, selon les pompiers interrogés pendant 20 minutes. Il n’y a pas eu de blessés, mais deux personnes ont été évacuées.
Le Consulat général d’Algérie à Genève a confirmé les faits dans un communiqué publié le lendemain. Il rassure les membres de sa communauté qui vivent en Suisse : “Cet incendie n’a causé que des dégâts matériels limités.” Contacté, le consul général d’Algérie n’a pas répondu aux sollicitations de la RTS.
Incendie suspect
Le lendemain, jeudi 15 août, c’est cette fois le Consulat général de France, situé non loin du centre historique de Genève, qui a été la cible d’un incendie, toujours en pleine nuit. “Les dégâts étaient superficiels et minimes, heureusement il n’y avait personne dans le bâtiment”, a déclaré à la RTS le consul français Clément Leclerc. Le même jour, une plainte est déposée à Genève pour dégâts matériels.
«Nous avons des raisons de croire que cet incendie est intentionnel», confie Clément Leclerc, précisant n’avoir reçu aucune menace au préalable. « Le Quai d’Orsay, à Paris, a été prévenu. Depuis, nous avons accru notre vigilance en matière de sécurité. Les autorités genevoises ont accru leur niveau d’attention sur notre site.» À peine un mois plus tard, ce même consulat de France et son monument aux morts sont vandalisés, ce qui entraîne une nouvelle fois le dépôt d’une plainte.
La capture du MPC
Initialement saisi, le Ministère public genevois transmet le dossier au Parquet fédéral (MPC). Contacté, ce dernier a confirmé à la RTS avoir actuellement engagé deux procédures contre des inconnus “pour incendie criminel, mise en danger de la vie d’autrui et dégâts matériels”.
Dans ce contexte, le MPC précise qu’il a été informé par les autorités genevoises des pillages perpétrés contre le consulat de France et qu’il lui appartiendra désormais de traiter le dossier. « Les investigations sont en cours, notamment des vérifications sur l’éventuel lien entre les affaires », conclut-il.
Raphaël Leroy, centre d’enquête RTS