Au travail, vous avez peut-être découvert que vous êtes moins bien payée que vos collègues masculins à poste équivalent.
Quels sont les remèdes possibles dans ces conditions ?
Voici les conseils d’un avocat spécialisé en droit du travail.
Vendredi 8 novembre, 16h48 A partir de ce moment, les femmes commencent à le faire “travailler gratuitement” jusqu’à la fin de l’année, selon la Lettre féministe “Le Glorieux”, qui publie chaque année ce décompte symbolique. Autrement dit, selon les données européennes de 2022, les femmes gagnent en moyenne 13,9 % de moins que les hommes.
Même si cet écart salarial tend à se réduire, les inégalités persistent. A durée de travail et poste identiques, l’écart salarial entre un homme et une femme est cette fois de 4% dans le privé, indique l’Insee. Mais quels recours avez-vous si vous êtes moins payé qu’un collègue masculin occupant un poste équivalent ? Marie-Océane Gelly, experte en droit du travail et co-fondatrice de l’association “Ouvriers!”révèle la procédure à suivre.
Prenez le conseil de prud’hommes… bien armé
Première chose à faire : essayer de trouver une solution amiable avec votre employeur. « L’employeur peut négocier directement avec le salarié un accord prévoyant la régularisation du montant du salaire, pour le passé et pour le futur »indique Marie-Océane Gelly, interrogée par TF1Info.
Si cela ne fonctionne pas, vous devrez vous adresser au Tribunal du Travail (CPH) pour faire valoir vos droits. A ce stade, il est important de fournir les éléments « de nature à laisser croire à l’existence d’une discrimination », prévient. Il peut s’agir de primes versées, de témoignages de collègues ou même de fiches de paie. Une démarche récemment facilitée par la Cour de cassation. De la phrase no. 21-12492.FS-B du 8 mars 2023, une salariée peut obtenir des fiches de paie de collègues masculins pour démontrer une disparité salariale. “Aujourd’hui, un employeur ne peut pas se cacher derrière le principe de confidentialité des salariés tant que ce dernier demande à communiquer en raison de l’existence d’une discrimination potentielle”dit le co-fondateur de “Ouvriers!”
Quelles réparations ?
Une fois la discrimination salariale prouvée, “il y a régularisation du passé dans la limite des règles applicables à la prescription”, explique Marie-Océane Gelly. “Des dommages et intérêts peuvent également être accordés pour le préjudice subi en raison d’une discrimination et, si la salariée est toujours employée, l’employeur peut revoir son salaire”, continue. Il s’agit d’une procédure non jugée “urgente”, mais l’avocat met en garde contre un processus long, d’un an à un an et demi devant le conseil des prud’hommes, et jusqu’à trois ans supplémentaires s’il existe une procédure d’appel.