Et si le basket 3×3 était plus qu’une romance estivale ? Pendant une semaine, la place de la Concorde, à Paris, a vibré au rythme de cette discipline olympique depuis 2021. Et elle a joué devant public pour la première fois de sa jeune histoire aux JO. Pour un succès retentissant : toutes les places vendues, des séances avec 4 000 spectateurs pour un total de 72 000 sur l’ensemble de la compétition. « On s’attendait à ce succès populaire, confie Alain Contensoux, directeur technique national de la fédération française de basket.
Un succès dans les baies mais aussi à la télévision, avec une pointe à neuf millions de téléspectateurs pour la finale masculine, que la France a perdue en prolongation face aux Pays-Bas, grâce à un tir de Worthy De Jong.
Le soutien de Team Paris étendu
L’échec féminin n’a pas freiné l’enthousiasme autour de la discipline, loin de là. « Nous étions convaincus, avec Karim Souchu (l’entraîneur des hommes), après Debrecen (le tournoi de qualification olympique), que nous allions remporter une médaille aux JO avec les garçons », reconnaît Alain Contensoux. « On a clairement pris de l’ampleur, juge Jules Rambaut, médaillé d’argent olympique et ancien Kemper Bélier (2020-2021). Le premier TQO a été un peu délicat, mais le second s’est très bien passé. Nous avons ensuite enchaîné avec le challenger bordelais. Et la prochaine étape, ce seront les Jeux. »
Après les Jeux Olympiques, il y a beaucoup de choses qui bougent, des gens qui s’intéressent encore plus au 3×3 qu’avant.
L’histoire aurait dû s’arrêter là. L’équipe Paris, en préparation pour les Jeux Olympiques, a dû s’arrêter au moment même où la flamme s’éteignait. Mais les résultats et l’engouement autour de cette équipe ont poussé la Fédération à continuer de soutenir les joueurs jusqu’à la fin de la saison. “Ça nous permet de continuer à nous exposer au meilleur niveau mondial, de promouvoir le 3×3 en France et de montrer aux gens qu’il y a une continuité, qu’il n’y a pas qu’une seule équipe pour les Jeux”, apprécie Jules Rambaut, 23e joueur mondial. . Et les résultats n’ont pas manqué : victoires aux Masters de Lausanne (Suisse) et au Challenger de Hambourg (Allemagne), deuxièmes places aux Masters de Shanghai, Macao et Manama (Bahreïn) et au Challenger de Yichang. Team Paris s’est déjà assuré une place pour la finale du World Tour, à Hong Kong, du 22 au 24 novembre. « Ce serait bien de terminer l’année et le projet avec Paris en apothéose », estime Jules Rambaut. Team Paris occupe actuellement la 5ème place du classement mondial et est donc provisoirement qualifiée.
Projets actuellement en développement
Mais l’avenir au-delà de novembre reste flou pour les Bleus. « Nous y réfléchissons clairement car nous nous trouvons dans une situation un peu précaire », reconnaît Jules Rambaut. En attente d’une éventuelle structure en France, notamment à Bordeaux, avec le projet Balistik porté par l’international 3×3, Alex Vialaret. « Ce serait la continuité de ce que nous avons entrepris », juge Girondin, co-fondateur de l’association en 2016. « Nous savons que, désormais, les gens reconnaissent la discipline. Mais ils n’ont pas de benchmark par rapport à la concurrence, c’est encore trop flou. Et ce manque de paramètres de référence ne permet pas d’offrir de la visibilité. » Il espère toujours pouvoir présenter un projet pour 2025, avec quatre ou cinq joueurs professionnels. « Nous devons aller de l’avant pour créer une dynamique. » Avec la douleur de voir les meilleurs joueurs français partir à l’étranger, où ils sont recherchés.
Ou restez avec Team Paris. « Avec ce nom, il va sans aucun doute disparaître. Mais on verra pourquoi, après les JO, il y a des gens qui s’intéressent encore plus au 3×3 qu’avant », juge Alain Contensoux. De quoi tenir en veilleuse un joueur comme Jules Rambaut, bien décidé à rester dans le circuit 3×3. « J’ai vécu deux années folles. J’ai une valeur, aujourd’hui, en 3×3 qui me donne envie de construire. »
La professionnalisation semble nécessaire pour garantir l’avenir de la discipline en France, chez les hommes, en attendant les femmes. « Je ne me souviens pas d’une discipline qui se soit professionnalisée aussi vite pour les hommes que pour les femmes. Cette approche ne nous satisfait pas, mais elle n’est pas non plus incohérente », estime la DTN. D’autant que les Françaises sont aussi une réussite, après l’échec des JO : vice-champions d’Europe et vainqueurs des Séries Femmes.
En complément de ces équipes professionnelles, la Fédération travaille au développement d’événements en France. « Nous voulons ancrer le Masters de Marseille, le positionner comme le Roland-Garros du 3×3, avec les meilleurs joueurs du monde. Et nous avons l’objectif d’organiser 5 000 tournois dans la région lors des prochains JO », explique Alain Contensoux. Proposer du 3×3 bien plus qu’un été indien.