Quel avenir pour le basket 3×3, après son succès aux Jeux Olympiques de Paris 2024 ?

Quel avenir pour le basket 3×3, après son succès aux Jeux Olympiques de Paris 2024 ?
Quel avenir pour le basket 3×3, après son succès aux Jeux Olympiques de Paris 2024 ?

Et si le basket 3×3 était plus qu’une histoire d’amour estivale ? Pendant une semaine, la place de la Concorde, à Paris, a vibré au rythme de cette discipline olympique depuis 2021. Et s’est jouée devant public pour la première fois de sa jeune histoire aux JO. Pour un succès retentissant : toutes les places vendues, des séances avec 4 000 spectateurs pour un total de 72 000 sur toute la compétition. « On s’attendait à ce succès populaire, confie Alain Contensoux, directeur technique national de la fédération française de basket.

Un succès dans les baies mais aussi à la télévision, avec une pointe à neuf millions de téléspectateurs pour la finale messieurs, perdue en prolongation par la contre les Pays-Bas, sur un tir de Worthy De Jong.

Le soutien de la Team Paris prolongé

L’échec des femmes n’a pas freiné l’enthousiasme autour de la discipline, loin de là. « Nous étions, avec Karim Souchu (l’entraîneur des hommes), convaincus, après Debrecen (le tournoi de qualification olympique), que nous allions médailler aux JO avec les garçons », reconnaît Alain Contensoux. « On a clairement pris de l’ampleur, juge Jules Rambaut, médaillé d’argent olympique et ancien Kemper Bélier (2020-2021). Le premier TQO a été un peu compliqué, mais le second s’est très bien passé. Nous avons ensuite enchaîné avec le challenger bordelais. Et la prochaine étape, ce sont les Jeux. »

Depuis les Jeux Olympiques, il y a beaucoup de choses qui bougent, des gens qui s’intéressent encore plus au 3×3 qu’avant.

L’histoire aurait dû s’arrêter là. La Team Paris, constituée pour les Jeux Olympiques, a dû s’arrêter au moment même où la flamme s’éteignait. Mais les résultats et l’engouement autour de cette équipe ont poussé la Fédération à poursuivre son soutien aux joueurs jusqu’à la fin de la saison. “Ça nous permet de continuer à nous exposer au meilleur niveau mondial, de promouvoir le 3×3 en France et que les gens voient qu’il y a une continuité, qu’il n’y a pas qu’une seule équipe pour les Jeux”, apprécie Jules Rambaut, 23ème joueur mondial. Et les résultats ont suivi : victoires aux Masters de Lausanne (Suisse) et au Challenger de Hambourg (Allemagne), deuxièmes places aux Masters de Shanghai, Macao et Manama (Bahreïn) et au Challenger de Yichang. Team Paris a déjà assuré sa place pour la finale du World Tour, à Hong Kong, du 22 au 24 novembre. « Ce serait bien de terminer l’année et le projet avec Paris en apothéose », estime Jules Rambaut. Actuellement, la Team Paris est classée 5ème mondiale et est donc provisoirement qualifiée.

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Timothé Vergiat (à droite) lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, lors de la finale de basket 3×3 contre les Pays-Bas. (Photo Yoann Valat/EPA-EFE)

Projets en cours de développement

Mais l’avenir au-delà du mois de novembre reste flou pour les Bleus. « Nous y réfléchissons clairement car nous sommes dans une situation un peu précaire », reconnaît Jules Rambaut. En attendant une éventuelle structure en France, notamment à Bordeaux, avec le projet Balistik porté par l’international 3×3, Alex Vialaret. « Ce serait la suite de ce que nous avons entrepris », juge Girondin, co-fondateur de l’association en 2016. « On sait que, maintenant, les gens reconnaissent la discipline. Mais ils n’ont pas de benchmark par rapport à la concurrence, c’est encore trop flou. Et ce manque de repères ne permet pas d’offrir de la visibilité. » Il espère toujours pouvoir présenter un projet pour 2025, avec quatre ou cinq joueurs professionnels. « Nous devons avancer pour créer une dynamique. » Sous peine de voir les meilleurs joueurs français partir à l’étranger, où ils sont recherchés.

Ou restez avec Team Paris. « Sous ce nom, il disparaîtra sans doute. Mais on verra car, depuis les Jeux Olympiques, il y a des gens qui s’intéressent encore plus au 3×3 qu’avant », juge Alain Contensoux. De quoi faire patienter un joueur comme Jules Rambaut, bien décidé à rester dans le circuit 3×3. « J’ai passé deux années folles. J’ai une valeur, aujourd’hui, en 3×3 qui me donne envie de construire. »

La professionnalisation semble nécessaire pour assurer l’avenir de la discipline en France, chez les hommes, en attendant les femmes. « Je ne me souviens pas d’une discipline qui se soit professionnalisée aussi vite pour les hommes que pour les femmes. Cette approche ne nous satisfait pas mais elle n’est pas non plus incohérente », estime la DTN. D’autant que les Françaises cartonnent elles aussi, après l’échec des JO : vice-champions d’Europe et vainqueurs des Séries Féminines.

Au-delà de ces équipes professionnelles, la Fédération travaille au développement de l’événementiel en France. « Nous voulons ancrer le Masters de Marseille, le positionner comme le Roland-Garros du 3×3, avec les meilleurs joueurs du monde. Et nous avons l’objectif d’organiser 5 000 tournois dans la région lors des prochains JO », explique Alain Contensoux. Proposer du 3×3 bien plus qu’un été indien.

 
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